Le rapport remis au gouvernement mercredi prône une "convergence en douceur" afin d’éviter la mise en concurrence entre salariés pour tous les pays membres de l’Union européenne.
La commission des Affaires européennes de l’Assemblée nationale déposera ce mercredi au gouvernement un rapport pour défendre un salaire minimum dans chaque pays membre de l’Union européenne. Le dossier qui sera remis à la ministre du Travail, Myriam El Khomri, et au secrétaire d’État aux Affaires européennes, Harlem Désir propose donc la mise en place d’un "mécanisme de salaire minimum". En effet, la situation actuelle est marquée par l’absence de convergence sociale en Europe et une forte disparité des salaires. Les auteurs du document préconisent une "convergence en douceur qui ne déstabilise pas les marchés, mais mette en œuvre à moyen terme le nécessaire rapprochement des niveaux de salaire".
Les niveaux de salaires au sein des 28 états membres de l’Union européenne sont marqués par une "forte hétérogénéité". Dans les détails, 22 pays ont fixé un salaire minimum légal national et les six autres dont l’Italie, Chypre, l’Autriche, le Danemark, la Suède et la Finlande disposent de salaires minima sectoriels. En valeur brute, "les niveaux vont de 184 euros par mois en Bulgarie à 1.923 euros pour le Luxembourg - la France se situant à la 6e place", rapporte Le Figaro.
Selon le rapport, cette hétérogénéité entraîne une concurrence salariale portant préjudice au bon fonctionnement de l’Union européenne. C’est pourquoi le dossier propose la mise en place d’un salaire minimum dans chaque État sous la forme d’un "plancher de salaire minimum exprimé en pourcentage du salaire médian de chaque pays, les États restant libres d’adopter un niveau de salaire minimum supérieur". Il serait appliqué aux pays de la zone euro, les autres pays de l’UE ont la possibilité d’y adhérer "sur la base du volontariat". Pour être supérieur au seuil de pauvreté, le salaire minimum serait limité entre 50 à 60% du salaire médian.