Soumis au vote hier en séance plénière au Conseil général, le budget primitif de Mayotte ne fait pas l’unanimité. Il y a eu un désaccord entre le président Daniel Zaïdani et le 1er vice-président Ibrahim Aboubacar, rapporte le quotidien Malango.
Présentés mercredi devant les élus du Conseil général, le Compte administratif 2011 et le Budget primitif 2012 de Mayotte ont fait l’objet d’un vote laborieux marqué par des discussions sans fin, selon La Lettre de Malango.
Le 1er vice-président de l’exécutif Ibrahim Aboubacar a mis en avant le fait que « la Commission des finances émet un avis réservé » pour ces deux textes. Pour cela, il a demandé des explications au premier responsable, en la personne du directeur des finances Samir Abdou Salam : « pour le compte administratif de l’année passé, certains agents ne sont toujours pas payés, nous ne savons pas quelles ont été les dépenses mandatées et non mandatées, quelle ligne de trésorerie obtenue avec certitude auprès des banques… ».
Selon le quotidien mahorais, le directeur des finances n’est pas allé par quatre chemins pour répondre à son interlocuteur : « j’aimerais qu’on s’assure que toutes les délibérations prises dans cette assemblée ont une cartouche budgétaire ! Si ce n’est pas le cas, le Payeur bloque le paiement pour dégager en priorité la somme correspondant au FIP (Fonds intercommunal de péréquation, ressource des communes) ».
Samir Abdou Salam a notamment évoqué le cas de l’entreprise de BTP Colas qui peine à se faire payer ses factures : « nous avons une convention pour régler 1,5 M d’euros par mois, mais il arrive que le payeur refuse », déplore-t-il.
De son côté, le président du Conseil général Daniel Zaïdani a soulevé une problématique locale en matière de recrutement : « c’est dur de recevoir des personnes âgées qui viennent demander un emploi pour leurs petits enfants en signalant que ceux qui étaient là avant le faisaient. Même si j’en comprends les raisons (sous entendu suppléer au marché de l’emploi déficient et à l’absence alors de toute indemnité de chômage), par leur faute, ce déficit cumulé va continuer à obérer le développement économique du département », estime-t-il.
La Lettre de Malango révèle par ailleurs que les dépenses mandatées mais non encore payées s’élèvent à 36 millions d’euros.
Au terme d’un débat houleux, le Compte administratif a été adopté « malgré 5 voix contre et 2 abstentions de l’opposition ». Ibrahim Aboubacar s’est en outre abstenu de voter le Budget primitif.
Source : La Lettre de Malango