Certains professeurs stagiaires ou nouveaux titulaires ne veulent pas quitter l’île alors que d’autres aimeraient y revenir après plusieurs années en France. C’est le cas de Laurent Ethève qui sombre dans la dépression éloignée de La Réunion.
La mutation des fonctionnaires peut conduire à des situations délicates et particulièrement douloureuses, à l’image de Laurent Ethève. Ce professeur de génie mécanique a subi plusieurs chocs en métropole et toutes ses demandes de mutation n’aboutissent jamais.
Laurent ne compte plus le nombre de courriers envoyés pour tenter de revenir enseigner sur son île. C’est en 2002 qu’il obtient son concours, et est envoyé en métropole. Après 7 ans, il ressent le besoin de retourner sur l’île.
En 2009, un de ses collègues est poignardé. L’enseignant est choqué et obtient un poste provisoire a Sainte-Suzanne. Mais à la rentrée 2010, il est muté à Paris, mais très vite, il se rend compte que quelque chose ne va pas.
L’enseignant pensait que son poste était supprimé ou occupé par un autre titulaire. Cette situation le déboussole. Très vite, c’est la descente aux enfers. Le Réunionnais sombre dans la dépression et tente de se suicider en debut d’année. Pour sa famille, cette situation est insupportable.
Le professeur de 35 ans, se rend compte que d’autres fonctionnaires titularisés plus recemment parviennent à rentrer. Les demandes des jeunes enseignants souhaitant rester ici, sans passer par l’affectation nationale l’agacent particulièrement. Il y a 10 ans, sa mère ne s’attendait pas à une telle situation.
En arrêt longue maladie jusqu’en début 2013, Laurent espère qu’un poste lui sera proposé sur l’île. Le père de famille se dit prêt aujourd’hui à une reconversion et regrette d’être le seul de sa promotion a ne pas avoir regagné l’île en 10 ans d’exercice.