Didier Robert, président de Région et soutien de Nicolas Sarkozy à la Réunion et Gilbert Annette, premier Secrétaire de la Fédération réunionnaise du Parti Socialiste et soutien de François Hollande, ont chacun défendu le programme de leurs candidats respectifs pour la Réunion dans un débat sur le plateau du Journal Télévisé d’Antenne Réunion.
L’emploi, les Grands Chantiers, les accords de Matignon... Quelques heures avant le face à face attendu entre le président sortant Nicolas Sarkozy et le candidat socialiste François Hollande, leurs représentants réunionnais ont chacun défendu les propositions de leurs leaders.
Sur l’emploi d’abord, Gilbert Annette a soutenu et détaillé la création des contrats de génération, destinés à favoriser l’insertion des jeunes dans le marché du travail et l’emploi des seniors, ainsi que des contrats d’avenir. Selon le socialiste, "les dispositifs d’urgence sont nécessaires car la situation est grave. Le problème c’est le chômage de 60% chez les jeunes". Le premier secrétaire du PS à la Réunion a également évoqué la création de Banque Publique d’investissement, destinée à accompagner les Petites et Moyennes Entreprises.
Considérant l’emploi comme "une question prioritaire", Didier Robert juge la réponse de François Hollande "imparfaite". "Il ne propose que de doubler les contrats aidés, s’ils sont importants, ce n’est pas la solution. Ce n’est qu’un sparadrap, un palliatif", a t-il expliqué, mettant en exergue l’exonération des charges pour les entreprises embauchant un jeune de moins de 25 ans, proposé par Nicolas Sarkozy, estimant que le chef de l’Etat a relancé les Grands Chantiers.
Attaque immédiate du socialiste sur le bilan de Nicolas Sarkozy. "Le bilan présenté est un faux bilan !", s’est il exclamé, assénant que le "bilan est catastrophique et il a été sanctionné par les Réunionnais dimanche dernier" et pointant du doigt "le désengagement de l’Etat" et "l’explosion du chômage". Pour Gilbert Annette, Nicolas Sarkozy a mené une politique de "cadeaux faits aux riches", des cadeaux qui s’élèveraient à 50 milliards d’euros.
Didier Robert a rétorqué en axant son discours sur "la récession et la crise qui touchent actuellement la France et l’Europe. C’est une réalité qu’on ne peut pas nier". Selon lui, le quinquennat de Sarkozy a été marqué par "un volontariat économique" allié à "des actions de générosité".
Les deux défenseurs des prétendants à l’Elysée ont eu de vifs échanges sur les Accords de Matignon, Didier Robert considérant que les accords de 2007 n’ont abouti à rien de concret à l’inverse de ceux de 2010 qui auraient permis l’impulsion des grands chantiers.
Autre sujet crucial : la fiscalité. Pour Didier Robert, les propositions de François Hollande conduiront "de façon mécanique vers une augmentation des impôts". Pour Gilbert Annette, rien à voir, le projet du socialiste vise à "reprendre des cadeaux fiscaux faits par Nicolas Sarkozy". Pour le porte parole réunionnais, c’est avant tout un programme de justice sociale que propose François Hollande avec une indexation des allocations familiales sur l’inflation ou encore le contrôle des prix.
Les deux hommes politiques ont également évoqué le dossier brûlant des carburants à la Réunion. Pour Didier Robert, la baisse du prix de la bouteille de gaz à 15 euros est le signe d’un "engagement fort", alors que pour Gilbert Annette "il ne s’agit pas d’une solution pérenne".
Gilbert Annette a réservé ses derniers mots à un appel au rassemblement pour le second tour. Quant à Didier Robert qui a conclu le débat, il a déclaré "J’ai entendu les Réunionnais, ils sont en colère, ils sont inquiets, mais c’est avant tout parce qu’on traverse une période de crise sans précédent", affirmant que "François Hollande ne propose rien pour la Réunion".
Retrouvez dans la vidéo ci jointe l’intégralité du débat entre Gilbert Annette et Didier Robert.
Suivez en direct sur Antenne Réunion à partir de 23 heures le débat entre Nicolas Sarkozy et François Hollande.