Lors de l’ouverture de son procès en appel, l’ancien trader de la Société générale, poursuivi pour avoir provoqué une perte colossale de près de 5 milliards d’euros, continue de nier toute responsabilité.
A l’ouverture de son procès en appel hier, l’ancien trader de la Société Générale Jérôme Kerviel a nié sa responsabilité et s’est défaussé sur sa hiérarchie. « Je considère que je ne suis pas responsable de cette perte et des faits qui me sont reprochés. J’ai toujours agi en connaissance de cause de ma hiérarchie », déclare-t-il devant la Cour.
Pour sa défense, Jérôme Kerviel a expliqué qu’il avait signé sans avoir lu la charte de déontologie de la banque qui stipule que les salariés sont tenus de se montrer "loyals vis-à-vis de la Société générale et ne pas nuire à ses intérêts", à faire preuve de "bonne foi" et "ne pas chercher à gagner de l’argent en faisant décaler le marché".
"Pour être très franc avec vous, je l’ai pas lue à l’époque. Mais oui, je l’ai signée", explique celui qui est accusé par la Société générale d’avoir provoqué une perte record de près de 5 milliards d’euros.
Son avocat, Me David Koubbi promet de son côté des révélations et des témoignages de dernière minute pour prouver que son client est en position de victime dans cette affaire. L’homme de loi accuse les chefs de Jérôme Kerviel d’avoir tronqué les enregistrements des aveux de son client.
« Souvenez-vous du scellé que tous mes prédécesseurs ont essayé d’obtenir. Lorsque notre cabinet l’a obtenu, nous nous sommes rendus compte qu’il manquait un certain nombre d’heures dans ces enregistrements. Ces enregistrements qui sont quand même censés recueillir les aveux de Monsieur Jérôme Kerviel, ce scellé a été manipulé », affirme Me David Koubbi, qui s’attend à "une décision de relaxe" à l’issue du procès.
Du côté de la Société Générale, on soutient plutôt le contraire. Me Jean Veil estime que la condamnation de l’ancien trader est déjà acquise : « Il n’y a aucune preuve qui a disparu et les seuls éléments nouveaux qui ont été apportés par Monsieur Jérôme Kerviel sont des témoins anonymes qui refusent de donner leurs noms pour dire des choses qui ne tiennent par debout », lance-t-il.
En 2008, Jérôme Kerviel avait été accusé d’avoir provoqué une perte colossale de près de 5 milliards d’euros, au préjudice de la Société générale. En 2010, il avait été condamné à 5 ans de prison, dont 3 ferme, ainsi qu’à des dommages et intérêts record de 4,9 milliards d’euros, le montant de la perte dont il refuse. Un jugement contre lequel il avait fait appel.