Le gouvernement Ayrault a décidé d’élargir l’accès des Roms au marché du travail en France. C’est ce qui est ressorti d’une réunion interministérielle qui s’est tenue hier soir à Matignon.
A sa sortie de Matignon mercredi soir, Cécile Duflot a annoncé que le gouvernement a décidé de procéder à l’assouplissement des conditions d’embauche des Roms en France. Sur ce, deux mesures ont été évoquées, en l’occurrence, la suppression de la taxe payée par les employeurs de ces gens du voyage ainsi que l’élargissement de la liste de métiers que peut exercer cette communauté, issue essentiellement de Roumanie et de Bulgarie.
"Pour favoriser l’insertion par l’emploi, facteur essentiel d’intégration des populations concernées, la liste des métiers ouverts aux ressortissants roumains et bulgares sera élargie et la taxe due par l’employeur à l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) supprimée pour ceux-ci", indique un communiqué distribué à la presse.
Au niveau européen, le gouvernement envisage d’étudier avec les Etats concernés "l’hypothèse d’une levée anticipée des mesures transitoires qui restreignent l’accès de ceux-ci au marché du travail français, par rapport aux ressortissants communautaires". Il faut savoir que ces "mesures transitoires" imposaient à l’employeur des Roms une taxe de 700 euros pour un emploi contenu dans une liste limitée à 150 métiers.
Avec ces nouvelles mesures de facilitation de l’accès au marché du travail, le gouvernement espère que l’intégration des Roms "devienne une réalité dès aujourd’hui " et ne soit pas seulement "des stratégies sur le papier et de beaux discours ", comme le disait récemment le ministre de l’Intérieur Manuel Valls.
Pour autant, les évacuations des camps illégaux se poursuivront, a réaffirmé le Premier ministre à l’issue de la réunion à Matignon. "Il faut regarder les choses en face : des bidonvilles se sont développés", et c’est "inacceptable", insiste-t-il. "Mon devoir c’est de trouver des solutions dans la clarté, la fermeté et l’humanité", conclut Jean-Marc Ayrault.
Mercredi soir, la Commission européenne a "salué l’état d’esprit constructif" du gouvernement Ayrault. Dans le même temps, elle a invité la France à "lever l’ensemble des restrictions encore en vigueur dès que possible".
Début août, comme en 2010, la Commission avait montré du doigt "les expulsions arbitraires et les traitements discriminatoires" dont faisaient l’objet les Roms en France lors des démantèlements de camps illégaux, comme ce qui s’est passé dans les environs de Lille. Après l’annonce de Matignon, elle s’est dit par ailleurs "prête à soutenir le gouvernement français pour un meilleur encadrement des conditions dans lesquelles les camps sont démantelés".
Sources : Le Point, Le Parisien