Dans son discours de rentrée, François Hollande a déclaré que son "devoir" est de "dire la vérité aux Français" et que la crise actuelle est "d’une gravité exceptionnelle, longue" n’épargnant aucun pays.
Accompagné par le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll, le président de la République a été accueilli par des militants de la CGT lors de son arrivée à Châlons-en-Champagne. L’accueil a été froid et les manifestants n’ont pas hésité à crier "on veut le changement !".
Confronté à une sévère baisse de popularité dans un contexte de crise qui s’aggrave, François Hollande a insisté sur l’importance de dire la vérité aux Français.
"Mon devoir, c’est de dire la vérité aux Français. Nous sommes devant une crise d’une gravité exceptionnelle, une crise longue qui dure depuis maintenant plus de quatre ans et aucune des grandes puissances économiques, même les émergentes, n’est désormais épargnée", a-t-il lancé dans un discours prononcé à la foire de Châlons-en-Champagne.
« La croissance ralentit partout et les prix des matières premières, des céréales, pour des raisons aussi bien climatiques que spéculatives, mais aussi le pétrole » augmentent fortement, a souligné le chef de l’Etat.
Faire « des choix dans le bon ordre, le bon rythme »
Le président de la République a également affirmé vouloir faire des choix "dans le bon ordre, le bon rythme et la bonne direction". Il a annoncé des négociations "dès le mois prochain" sur les restructurations et les plans sociaux.
« Ma mission de président de la République, c’est de conduire notre pays pour qu’il fasse des choix dans le bon ordre, dans le bon rythme et dans la bonne direction, et c’est au gouvernement, sous l’autorité de Jean-Marc Ayrault, de mettre en ouvre cette orientation », a-t-il dit, ajoutant un peu plus tard que le « gouvernement est à la tâche ».
François Hollande a insisté sur sa détermination à gagner la « bataille » de l’emploi. Selon le président de la République, il y d’abord l’urgence et « l’urgence, c’est l’emploi ». Il a donc rappelé avoir convoqué une session parlementaire du Parlement pour que le texte sur les « emplois d’avenir » soit adopté au plus vite. « Dès le début du mois d’octobre seront signés les premières conventions ».
Sur les cotisations sociales, « il y a un système de prélèvements qui fait reposer sur le travail l’essentiel de la charge (...) Il a été modifié tant de fois dans le passé (qu’il) est devenu aussi illisible que coûteux et en même temps » il est « indispensable pour les entreprises ». (...) « En même temps, c’est un système indifférencié, que les entreprises soient exposées à la concurrence internationale ou qu’elles soient abritées, qu’elles soient grandes ou petites, qu’elles créent des emplois ou qu’elles n’en créent pas », a-t-il insisté.
François Hollande a rappelé que le gouvernement et les partenaires sociaux avaient décidé en juillet de « travailler sur la réforme du financement de la protection sociale ».
« Des choix courageux seront faits en 2013 et ils seront durables, justes et stables », a promis le chef de l’Etat.
Donner aux régions la gestion des « fonds européens consacrés à leur territoire
« Je veux que le gouvernement d’ici octobre apporte des réponses au financement des collectivités locales et l’augmentation de la collecte du livret A y contribuera », a déclaré François Hollande. Avant d’ajouter qu’il veut donner aux régions la gestion des « fonds européens consacrés à leur territoire », tout en rappelant que les collectivités locales assurent « les trois quarts de l’investissement public en France
François Hollande s’adressera aux Français le 9 septembre au « 20 Heures » de TF1.
Source : LeNouvelObs / Libération