Hier, deux sites de l’Ambassade de la Grande-Bretagne à Téhéran ont été attaqués, occupés, incendiés et saccagés à deux reprises par plusieurs dizaines de manifestants qui réclamaient leur fermeture à la suite des nouvelles sanctions économiques contre l’Iran prises la semaine dernière par Londres dans le cadre du dossier nucléaire iranien.
Mardi 29 novembre dans le centre de Téhéran, les forces de l’ordre iraniennes sont intervenues sur deux sites diplomatiques britanniques pour évacuer les manifestants dont certains ont été arrêtés, selon les médias. Les autorités iraniennes ont affirmé regretter cette attaque, qui a suscité une large condamnation internationale.
Plusieurs dizaines de manifestants, présentés comme des "étudiants bassidjis" (islamistes) ont pris d’assaut et saccagé à deux reprises les locaux de la chancellerie de la Grande-Bretagne situés en plein cœur de Téhéran, et ils ont également occupé pendant plusieurs heures le site de l’ex-résidence britannique.
Après avoir escaladé les barrières, des jeunes en furie se sont introduits dans l’enceinte des deux sites. Les forces de sécurité chargées de protéger les lieux auraient été débordées et auraient laissé faire, selon plusieurs sources. Des vitres brisées, le drapeau national brulé…les manifestants ont laissé sur leur passage une scène de désolation.
Ils étaient près de 200 au total à avoir été évacués des deux sites en milieu de soirée par les forces de l’ordre, qui ont procédé à des arrestations, selon les médias locaux.
L’attaque a provoqué de vives condamnations internationales. A commencer par Londres qui s’est dit "scandalisé" par "l’intrusion inacceptable" de manifestants dans son ambassade, "attaquée, envahie et incendiée". Le gouvernement britannique a recommandé à ses ressortissants "de rester chez eux" et "d’adopter un profil bas".
Le Conseil de sécurité de l’ONU a vivement condamné l’incident "dans les termes les plus sévères". Le président des Etats-Unis Barack Obama a qualifié d’"inacceptable" cette attaque, rappelant que Téhéran avait "la responsabilité de protéger les missions diplomatiques". Tandis que l’Union européenne a dénoncé une " incursion inacceptable ". Et la France a pour sa part apporté son soutien à la Grande-Bretagne.
De son côté, l’Etat iranien, par l’intermédiaire de son ministère iranien des Affaires étrangères, a exprimé ses "regrets pour le comportement inacceptable d’un petit nombre de manifestants", et a promis des "suites judiciaires" pour les responsables des deux attaques. "Les gens entrés à l’intérieur de l’ambassade seront remis à la justice", a assuré la police iranienne.
Les relations entre la Grande Bretagne et l’Iran se sont dégradées ces derniers jours. Londres, de concert avec les Etats Unis, a adopté de nouvelles sanctions économiques contre Téhéran, interrompant toute coopération financière avec la République islamique pour protester contre le programme nucléaire iranien.
En guise de représailles, l’Iran a voté, dimanche, une loi réduisant ses relations diplomatiques avec la Grande Bretagne, prévoyant l’expulsion de l’ambassadeur britannique d’ici deux semaines.