Dans la nuit du mercredi à jeudi, les dirigeants des Vingt-Sept pays de l’UE ont trouvé un accord au terme d’un débat intense sur la crise de la zone euro. Ils sont parvenus à s’entendre pour mettre en place un plan de restructuration de la dette grecque, et permettre le renforcement des capacités du fonds de soutien à l’euro et la recapitalisation des banques.
Un succès laborieux mais crucial pour l’avenir de l’Euro et de l’UE. Après 10 heures de sommet décisif à Bruxelles, les chefs d’Etat de l’Union ont réussi à arracher un accord pour faire face à la crise de la zone euro.
"Je voudrais insister sur le caractère historique des décisions qui ont été prises, elles sont extrêmement fortes, pour stabiliser, pacifier les marchés et permettre à la Grèce de retrouver le chemin d’une croissance normale", s’est réjoui Nicolas Sarkozy lors d’une conférence de presse. "Je crois que le travail qui a été fait par l’Europe a été à la hauteur de la situation", a-t-il ajouté.
Sur le cas de la Grèce, le plan européen prévoit de ramener sa dette de plus de 160% du PIB actuellement à 120% en 2020. Pour ce faire, les autorités européennes mettront à disposition 130 milliards d’euros de prêts, tandis que les créanciers privés, dont des banques, sont appelés à effacer près de la moitié de la dette grecque, soit 100 milliards sur les 210 milliards d’euros qui leur sont dus.
Pour rassurer les marchés, les dirigeants européens se sont également convenus de faire un effort pour accroître les capacités du Fonds européen de stabilité financière (FESF) à hauteur de 1.000 milliards d’euros. Alors que ce Fonds ne dispose actuellement qu’une capacité estimée à 250 milliards d’euros.
La troisième mesure prise par les Vingt-Sept à Bruxelles concerne les banques. Ainsi, un plan de recapitalisation jusqu’à 106 milliards d’euros devrait être mis sur pied d’ici le 30 juin 2012, dont 8,8 milliards destinés aux banques françaises.
Par ailleurs, faisant suite à la demande du président du Conseil italien Silvio Berlusconi, le Conseil européen a consenti un programme d’aide permettant à l’Italie de réduire sa dette et relancer sa croissance, soit un soutien financier de l’ordre de 1.800 milliards d’euros. Comme gage de solvabilité, les dirigeants européens, sous la houlette de Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, ont réclamé des réformes drastiques dans ce pays, notamment une réforme du marché du travail, une réforme des retraites, des mesures en faveur de la compétitivité et une libéralisation des services publics.