Une question revient depuis le début de l’incendie : "A quand l’arrivée du Dash 8 ?". Certaines voix se sont élevées il y a plusieurs jours pour dénoncer l’absence de l’avion bombardier d’eau capable de larguer 12 000 litres d’eau contre 6000 pour un canadaire. Employé lors de l’incendie qui s’était déclenché l’an passé au Maïdo, le Dash 8 n’est pas prévu à ce stade.
Vivement critiqués pour ne pas avoir fait appel au Dash 8, les services de la Préfecture s’expliquent. Dans un communiqué diffusé hier, le Préfet Michel Lalande apporte des précisions concernant l’emploi de cet avion bombardier d’eau aux capacités exceptionnelles. Il annonce que dès le premier jour de l’incendie la direction générale de la sécurité civile avait expertisé l’engagement du Dash 8 à la Réunion et que le bilan dressé faisait apparaître" les limites de son emploi" sur l’incendie qui ravage actuellement le Maido.
Raisons évoquées : l’appareil est peu maniable compte tenu de son gabarit, sa capacité d’emport est limitée en raison de l’altitude à laquelle les feux sont situés, la couverture nuageuse limite "considérablement son action". Le Préfet souligne également que "dans la phase qui se joue actuellement, pour fixer le feu dans un périmètre, l’hélicoptère est le meilleur auxiliaire des sapeurs-pompiers".
Conclusion : pour le moment, le recours au Dash 8 n’est pas à l’ordre du jour malgré l’appel insistant de plusieurs personnalités politiques locales et de la population. 400 hommes sont actuellement engagés dans la lutte contre l’incendie. Dès dimanche, ils pourront compter sur le soutien de 200 pompiers supplémentaires venus de plusieurs casernes de métropole. Après une journée particulièrement difficile jeudi, les autorités ont noté une stabilisation de la situation hier. Mais pas question de relâcher les efforts à ce stade. Les flammes ont déjà parcouru une surface de 1500 hectares et le vent menace de raviver le brasier à tout moment. Ce samedi encore, les hélicoptères bombardiers d’eau multiplieront leurs rotations au-dessus de la zone en feu, afin d’accéder aux secteurs les plus sensibles. Cette action aérienne sera complétée par le travail des sapeurs-pompiers au sol et des autres personnels (militaires, agents forestiers, agents communaux) qui oeuvrent depuis le début pour ralentir la progression du feu.