L’ex-patron du Front national Jean-Marie Le Pen n’est pas épargné par les accusations de financements occultes lancées par Robert Bourgi. L’avocat franco-libanais qui n’en démord pas sur son déballage est visé par de nombreuses plaintes pour diffamation.
Après avoir accusé Jacques Chirac et Dominique de Villepin d’avoir reçu au total " 20 millions de dollars " de la part des chefs d’Etat africains, Robert Bourgi assure que la campagne présidentielle de Jean-Marie Le Pen en 1988 avait été en partie financée par le président gabonais Omar Bongo. "Je le dis aujourd’hui, je n’aime pas faire parler les morts, Jean-Marie Le Pen a été reçu par le président Bongo et le président Bongo a financé la campagne électorale de M. Jean-Marie Le Pen en 1988", affirme l’avocat d’affaires franco-libanais lors d’un entretien accordé à BFMTV.
La réaction de l’ancien patron du FN ne s’est pas fait attendre. Comme Jacques Chirac et Dominique de Villepin, Jean-Marie Le Pen a aussitôt annoncé qu’il allait déposer plainte pour diffamation. Joint au téléphone par Le Monde, l’homme semblait assez remonté. "Je dépose plainte contre tous ceux qui me diffament", déclare-t-il, ajoutant qu’il espère que Robert Bourgi ait mis de côté "quelques valises de billets pour (lui) payer des dommages et intérêts".
Avant d’enchaîner : "C’est un personnage étonnant. Cet Arabe chiite est aux ordres de Sarkozy. Ce n’est pas ce que je considère comme un homme politique sérieux. Il ferait mieux de s’occuper de ce qui se passe à Beyrouth au lieu de donner des brevets d’honnêteté" en France. Et il conclut : "Quand je reçois des jugements sur la politique française, j’ai plus tendance à faire confiance à mes compatriotes qu’à des étrangers".
Malgré les nombreuses plaintes pour diffamation lancées à son encontre, l’homme de l’ombre de la Françafrique a fait le tour des plateaux de télévision ce lundi 12 septembre pour distiller des informations autour de ces fameux fonds occultes.
Robert Bourgi a également affirmé qu’il a assisté à " une remise d’un million de dollars qui a été faite par Karim Wade en personne à Dominique de Villepin, secrétaire général de l’Elysée, en ma seule présence. Il y avait un million de dollars ", selon ses dires. Ces fonds auraient servi à financer la campagne de Jacques Chirac en 2002. Le fils du président sénégalais Abdoulaye Wade qui dément vigoureusement les faits a lui aussi déclaré qu’il allait loger une plainte pour diffamation.
" Je démens catégoriquement les accusations extrêmement graves, mensongères et hallucinantes de Monsieur Robert Bourgi. Afin que nul n’en ignore, je jure sur mon honneur n’avoir, à aucun moment, ni directement ni indirectement, donné la moindre somme d’argent à un homme politique français. Cette accusation dénuée de tout fondement, cache des intentions malveillantes et manipulatrices dans un contexte pré-électoral aussi bien au Sénégal qu’en France ", déclare Karim Wade dans un communiqué transmis à la presse.