L’ancien président Marc Ravalomanana serait le grand perdant du projet d’accord de sortie de crise proposé par le médiateur Leonardo Simao de la Sadc, selon notre confrère du quotidien Midi Madagasikara.
Portée par le Dr Simao, ladite feuille de route recommande dans un premier temps la conclusion rapide des négociations entre les différentes formations politiques, la signature dudit projet d’accord, et la formation dans les plus brefs délais d’un gouvernement d’union nationale.
Toutefois, si le texte avancé par le médiateur de la SADC n’est pas amendé, l’ancien président Marc Ravalomanana pourrait être écarté de la prochaine course à la présidentielle.
" Marc Ravalomanana ne devrait pas rentrer à Madagascar jusqu’à l’instauration d’un climat politique et de sécurité favorable dont l’appréciation relèvera de la compétence souveraine et exclusive du futur Gouvernement à l’issue des élections ", stipule le 15e engagement prévu dans la Feuille de route. En clair, le retour de l’exil de Ravalomanana n’est envisageable qu’à l’issue des élections. Des dispositions qui disqualifient d’office le président déchu.
D’autant que la Constitution de la 4e République, nouvellement adoptée, ne plaide pas en faveur de l’ancien président en exil. Le texte exige, entre autres conditions, que " tout candidat aux fonctions de Président de la République doit résider sur le territoire de la République de Madagascar depuis au moins six mois avant le jour de la date limite fixée pour le dépôt de candidatures ".
Dans ces conditions, le dossier de candidature de Ravalomanana risque d’être purement et simplement irrecevable, même si ses trois condamnations par contumace venaient à être effacées. En effet, il est vrai que le 14e engagement prévu dans la Feuille de route prévoit " l’octroi d’une amnistie large pour tous les évènements intervenus entre 2002 et 2009 ", mais le même article précise aussi que : " seront exclus de l’amnistie, les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre, les crimes de génocide et d’autres violations des droits de l’homme, des libertés fondamentales ainsi que des détournements de fonds publics ".
Dans ce contexte, la condamnation de Ravalomanana pour la tuerie du 7 février 2009 pourrait être retenue contre lui. Un scénario qui pourrait aboutir au rejet de son dossier de candidature.
D’emblée, les trois mouvances connues, Zafy, Ratsiraka et Ravalomanana, ont fait part de leur désapprobation vis-à-vis de certaines clauses du texte, en proposant des modifications. Pour l’heure, les consultations du Dr Simao avec les différentes forces politiques malgaches sont en cours. Certaines ont déjà accepté de signer, tandis que d’autres attendent la mouture finale du document.
Dans une lettre adressée aux leaders politiques malgaches la semaine dernière, le médiateur Joaquim Chissano précise que " la consensualité est fondamentale, mais celle-ci ne peut être entendue comme unanimité, ni être utilisée comme facteur de blocage dans le processus de transition ".