Une semaine après avoir été passé à tabac par un jeune père de famille dans son cabinet de médecine, le Maire de Cilaos Paul Franco Técher ne se remet toujours pas psychologiquement. Pour le médecin, l’élan de violence dont il a été victime illustre le manque de repères des jeunes d’aujourd’hui.
Près de six jours après son agression le Maire-médecin Paul Franco Técher a encore du mal à réaliser ce qui lui est arrivé. L’élu cilaosien, blessé au visage a pratiquement cicatrisé. En revanche, sur le plan psychologique, les plaies sont encore vives. En 36 années d’exercice, jamais Paul Franco Técher n’a fait face à une telle épreuve.
Interrogé ce matin, le praticien tentait d’expliquer le geste terrible du jeune père de famille qui lui a infligé coups de poings et coups de pieds lundi dernier. Pour le Maire de Cilaos, cette mésaventure témoigne bel et bien d’un malaise dans la société : " Je pense qu’il y a des problèmes au niveau du partage des valeurs ; la jeunesse réunionnaise a perdu ses repères" indiquait l’édile ce samedi.
Paul Franco Técher n’a pu reprendre son activité de médecin que quatre jours après les événements. Si son agresseur n’avait semble-t-il pas bu, le Maire pense qu’il avait consommé des substances illicites. Cela pourrait expliquer les insultes verbales et l’acharnement qui a suivi.
Pour éviter qu’on ne l’accuse d’avoir obtenu un certificat de complaisance, Paul Franco Técher précise qu’il a refusé l’interruption temporaire de travail. Bénéficiant du soutien de ces administrés, le Maire a repris les consultations mais avec une certaine appréhension. Son agresseur est en effet toujours dans la nature. Lundi dernier, le médecin avait pu échapper à son agresseur grâce à l’intervention d’un autre patient. Ce qui inquiète Paul Franco Técher, c’est que de tels agissements se produisent en pleine nuit.
Bien que le conseil de l’ordre des médecins de la Réunion préfère "relativiser le point de vue de Paul Franco Técher sur l’évolution de la profession" (Le Quotidien de ce jour), le Maire rappelle que ces actes de violence ne sont pas des "incidents" et qu’il est nécessaire que " le corps médical se penche davantage sur ces problèmes".