L’ancien président a présenté son projet lors de son premier meeting. Au programme : fonction publique, immigration et emploi. Nicolas Sarkozy s’est adressé à quelques 4 000 personnes près de Lille, hier.
Nicolas Sarkozy n’était pas avare de promesses, hier, lors de son meeting à Lambersart, dans le Nord, rapporte Le Figaro. « Tout devra être revu de fond en comble », a-t-il lancé aux militants présents à son premier meeting. Il a promis « de nouvelles idées, de nouvelles solutions, de nouvelles perspectives face aux défis du nouveau monde dans lequel nous vivons ».
Sur la question du mariage pour tous, qui divise l’UMP, Nicolas Sarkozy s’est réfugié derrière l’avis de sa majorité : « J’entends les positions tranchées des uns et des autres, a-t-il expliqué. Une fois à la tête de notre famille politique, je réunirai tout le monde et nous déciderons. Que chacun dise ses convictions et me laisse préparer le rassemblement qui ne sera ni fade, ni tiède », a-t-il dit.
En effet, « ni fade, ni tiède » était la ligne de conduite de beaucoup des propositions qu’il a avancées. Certaines découlent directement de la campagne de 2012. « Refonder Schengen » figurait parmi les points principaux. Autre thème abordé, l’aide médicale de l’Etat : « La France ne peut plus accepter la dérive de l’aide médicale, car maintenant il ne s’agit plus d’urgence mais de gabegie », a-t-il expliqué.
Bien ancré à droite, Nicolas Sarkozy a mis peu d’eau dans son vin. « Je n’accepterai jamais le communautarisme », a-t-il souligné avant d’ajouter : « Il y a des propos, des attitudes, des comportements qui ne sont pas acceptables sur le territoire de la République »
Des tendances libérales, qui évoquent davantage 2007 que 2012, ont également émergé. Il compte restaurer « le génie français », libérer des « règles » et « contrôles » qui l’alourdissent. Le slogan « Travailler plus pour gagner plus » avait contribué à son succès électoral, et une actualisation a été faite en 2014.
Gagner la bataille du chômage et du pouvoir d’achat sera au cœur de la campagne pour la présidence de l’UMP. Ce « travailler plus » est devenu « il faudra travailler davantage » dans la version 2014 et se traduit d’abord par une autocritique sur le RSA. Une redistribution en contrepartie d’un travail effectué au service des collectivités a été proposée par l’ancien président.
La fonction publique est également concernée par le « travailler davantage ». Cela passe par la réduction du nombre de fonctionnaires entamée sous son quinquennat. Une révision des règles de recrutement devra aussi être faite pour mettre fin au statut à vie qui « n’est plus adapté aux exigences du monde moderne ».
La tendance libérale de Sarkozy se traduit également dans une nouvelle critique du principe de précaution qui empêche notamment l’exploitation du gaz de schiste, et auquel il préfère « le principe de responsabilité ». C’est la droite qui doit faire la proposition si elle ambitionne de devenir une championne de la croissance verte face à une gauche que l’ancien président juge « réactionnaire »
Sarkozy a aussi proposé deux référendums : le premier sur la réduction du nombre de parlementaires, le second la fusion des conseils généraux et régionaux.
Le rendez-vous de Lambersart était aussi l’occasion pour lui de se livrer à un exercice de synthèse programmatique sur sa volonté de rassemblement. « Je suis revenu aider au rassemblement de notre famille », a-t-il expliqué.