L’annonce surprise de la candidature de Dominique de Villepin à la présidentielle de 2012 a pris tout le monde de court, y compris la droite qui a très vite appelé au ralliement.
Ce lundi 12 décembre, l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin est officiellement entré en lice pour l’élection présidentielle de mai 2012, provoquant des remous sur la sphère politique, autant à gauche qu’à droite. Bien que ses ambitions présidentielles étaient connues de tous, mais très peu s’attendaient à ce qu’il allait passer à l’acte, et encore moins à faire cavalier seul.
Les réactions politiques se sont multipliées ces dernières heures, et nous avons relevé pour vous quelques unes.
Dans le camp de la gauche, cette nouvelle candidature est perçue comme un signe de faiblesse de la droite. Olivier Besancenot a déclaré sur la chaîne LCI que " tout ce qui divise la majorité présidentielle, c’est bon à prendre car on souhaite tous que Nicolas Sarkozy se prenne une grosse claque aux élections. "
De son côté, François Hollande, candidat PS à la présidentielle, s’est montré sceptique sur les chances de Dominique de Villepin d’aller jusqu’au bout de ses ambitions. "C’est un homme de convictions", mais "les pressions" sur lui pourraient avoir raison de ses convictions, estime-t-il sur RTL. "Il a surpris son monde". "Je ne sais pas exactement si cette candidature ira jusqu’au bout", affirme François Hollande, avant d’enchaîner : "c’est un homme de convictions, on verra".
Pour Jean-Louis Borloo, le président du Parti radical, l’annonce de la candidature de Dominique de Villepin à l’élection présidentielle de 2012 est une "grande mauvaise nouvelle" pour François Bayrou, candidat MoDem à la présidentielle, mais "pas pour Nicolas Sarkozy", possible candidat à sa propre succession. "Dominique de Villepin joue une partition qui est : ’je suis au-dessus, s’il y a une crise extrêmement grave, je suis disponible. Et pour autant je laisse (François) Bayrou occuper cet espace de gens qui, par nature, sont ni franchement socialistes ni franchement Sarkozystes", affirme sur RTL Jean-Louis Borloo, qui a lui-même désisté en octobre de la course à la présidentielle. "Je pense que cela redistribue les cartes, Villepin casse l’ambiguïté de Bayrou. Et ça amène forcément Bayrou à n’être qu’un appendice de la candidature de gauche. Il ne pourra pas dire qu’il est à la fois le réceptacle du centre droit et du centre gauche", ajoute-t-il.
A l’UMP, l’annonce de la candidature de l’ancien premier ministre de Jacques Chirac n’était pas si attendue qu’on le pensait. Sur BFMTV, la ministre de l’Apprentissage et de la formation professionnelle Nadine Morano a estimé que "dans cette période de crise grave, se lancer dans une candidature solitaire est dangereux". "Dominique de Villepin est un homme seul, sans moyens financiers, sans mouvement politique. L’intérêt général de la France, c’est de faire bloc autour du président de la République", martèle la ministre. "Dominique de Villepin a eu la mauvaise idée de la dissolution de 1997. Je voudrais qu’il ne commette pas l’erreur de la division en 2012", poursuit encore Nadine Morano, avant de conclure : "Je souhaite qu’il prenne encore le temps de la réflexion et qu’il rallie Nicolas Sarkozy".
D’autres figures de l’UMP ont également appelé Dominique de Villepin à resserrer les rangs de la majorité présidentielle. " Tout n’est pas fermé, notre main est toujours tendue ", déclare sur la chaîne I-Télé la députée Valérie Rosso-Debord, déléguée générale adjointe de l’UMP, qui dit regretter cette "décision personnelle" de l’ancien premier ministre.
" Il faut prôner le rassemblement de toutes les forces derrière le président de la République. Dominique de Villepin est un homme de cette majorité présidentielle, nous avons besoin de sa contribution ", renchérit sur France Info Marianne Montchamp, ancienne porte-parole du parti de Dominique de Villepin.
" Villepin candidat à la présidentielle ! A quoi ça sert ? Surprenante posture du sauveur ! ", commente sur son compte Twitter le secrétaire d’Etat UMP au Logement, Benoist Apparu. Tandis que le ministre des Transports, Thierry Mariani estime que Dominique de Villepin "prend l’énorme responsabilité d’une division".
Plus critique, le député UMP Lionel Tardy s’est interrogé sur la capacité du candidat, qui bénéficie d’une très faible popularité, à réunir les 500 parrainages nécessaires et à constituer un budget de campagne.