Le chasseur de records et navigateur Emmanuel Coindre veut relever un 7ème défi à la rame en ralliant l’Australie à la Réunion. N’ayant pas encore totalement bouclé son budget pour ce nouveau challenge, ce champion fait appel aux annonceurs dans les colonnes de Ouest France. Emmanuel Coindre a d’ores et déjà accompli pas moins de six traversées à la rame de l’Atlantique Nord puis du Pacifique !
Alors que vous détenezles records de traversée à la rame de l’Atlantique Nord et du Pacifique Nord, en solitaire, sans escale et sans assistance, pourquoi ce nouveau défi ?
Emmanuel Coindre : C’est un projet cohérent. Compte tenu de mon parcours, l’Océan Indien est pour moi une évidence. Au-delà du plaisir de naviguer j’ai envie d’y aller. L’idée c’est de détenir tous les temps de référence sur tous les océans du monde. Je vais tenter de rallier l’Australie à La Réunion, soit 7 100 km en deux mois. Je ferai route à l’Est, dans le sens des alizés. Je compte partir dans les 2 à 6 mois à venir, dès que j’aurai bouclé entièrement le budget.
À 37 ans et avec un tel palmarès, vous semblez parfaitement préparé ?
Emmanuel Coindre : C’est plus qu’une préparation, c’est un état d’esprit. Depuis ma première traversée de l’Atlantique en 2000, je ne laisse rien au hasard. Il faut être très professionnel. Cela demande du courage, du travail et aussi le meilleur de la technologie pour mettre tous les atouts de son côté. Pour moi, l’océan n’est pas un terrain de jeu mais un enjeu. En définitive, c’est lui qui décide de me laisser passer ou non.
De quels moyens disposez-vous ?
Emmanuel Coindre : Toujours de la même embarcation. Après chaque traversée, elle est entièrement démontée pour comprendre ce qui a bien fonctionné ou pas. Je travaille avec un architecte pour valider de nouveaux concepts. L’embarcation insubmersible, autoredressable et autovideur, mesure 6,50 m et pèse une demi-tonne en ordre de marche. L’installation est autonome en électricité, dispose de deux désalinisateurs et d’un téléphone par satellite pour le routage.
Quand vous ne ramez pas,quel est votre quotidien ?
Emmanuel Coindre : La recherche de sponsors représente une part importante de mon activité, de même que l’entraînement physique et la valorisation de mes projets. Je récolte des fonds pour l’aide à l’enfance. Quand les gens s’intéressent à moi, j’en profite pour mettre en avant des associations bienfaitrices.
Comment faites-vous pour vous conditionner après 41 chavirages et 42 000 km parcourussur l’eau ?
Emmanuel Coindre : J’ai l’énergie et la motivation pour vivre intensément ce nouveau défi. J’y vais aussi pour l’adrénaline que procurent des surfs à 17 noeuds sur des vagues de 12 m. Au total, j’ai passé 493 jours en mer. Je n’ai pas été épargné par les tempêtes tropicales et même une queue de typhon. J’y vais parce que c’est difficile. C’est une passion débordante et enrichissante.