Maire du Port depuis 17 ans, Jean-Yves Langenier doit actuellement faire face à la crise des logements sociaux sur sa commune. Cette semaine, des mères de famille n’ont pas hésité à jeter leur matelas devant les grilles de la mairie pour obtenir un logement. Militant du PCR, le premier magistrat du Port a également doit également gérer une grave crise sanitaire puisque 72 cas de saturnisme ont été confirmés dans le quartier de l’Oasis. Jean-Yves Langenier assurer que toutes ces familles seront évacuées de la zone polluée puis relogées.
Pierre vergès, vous succède au poste de conseiller général dans le premier canton du port, est-il vrai que vous vous êtes sacrifié, pour lui laisser la place ?
Jean-Yves Langenier : Je crois que ce sont les mauvaises langues qui disent cela car dès 2010, j’ai fait part de mon intention de ne pas me représenter aux élections cantonales. Pour moi, c’était un choix personnel. Je suis en conformité avec certaines décisions prises lors du dernier congrès du PCR : un homme ou une femme pour un mandat.
Avez-vous l’intention de briguer un nouveau mandat de maire en 2014 ?
Jean-Yves Langenier : Nous sommes en 2011 et les élections municipales sont prévues en 2014 je crois qu’il est vraiment trop tôt pour dire quoique ce soit. Pour l’instant, j’éprouve beaucoup de satisfaction au poste où je suis et je n’ai pas encore réfléchi à la question, si je dois reprendre un mandat ou m’arrêter.
Le fait de la semaine, c’est le meurtre de cette mère de famille, Coralie Palany poignardée par son ex-concubin mercredi 13 avril à Saint Louis : les drames conjugaux à la Réunion vous paraissent-ils sans solution ?
Jean-Yves Langenier : Je crois que c’est effectivement un drame que la Réunion connaît malheureusement trop souvent. Ces violences intra-familiales ne devraient pas avoir lieu mais malheureusement on en connaît et ce sont souvent les femmes qui en sont victimes. Je pense que notre société connaît de graves difficultés et je pense qu’il faut qu’on arrive à faire en sorte que ces violences disparaissent.
Votre commune a également été sous les feux les projecteurs cette semaine : sur fond de crise du logement, six familles ont dormi devant les grilles de la mairie pour obtenir, un toit. La mairie a-t’-elle manqué à ses devoirs pour des familles en arrivent là ?
Jean-Yves Langenier : Je ne pense pas que ce soit la commune qui ait manqué à ses devoirs dans ce dossier du logement. Puisque la commune du Port est celle qui a construit le plus de logements sociaux sur l’île. Mais malheureusement aujourd’hui, avec la progression démographique et la nécessité de cohabiter (...), la progression de logements sur le Port n’a pas été assez importante pour faire face aux besoins actuels et aux besoins à venir. Sur ce plan-là, il y a un véritable problème mais ce n’est pas la commune qui a manqué à ses obligations. C’est le problème du financement de la construction des logements sociaux et l’Etat est un acteur majeur.
Sur l’ensemble de l’île, il y a actuellement 25 000 demandes en souffrance, en attente. Et sur ce plan-là, je pense que la contribution de l’Etat pour répondre à ce problème n’est pas à la hauteur des besoins, particulièrement sur la commune du Port. Même si nous avons déjà énormément construit au Port.
La crise du logement, c’est aussi le problème sanitaire du saturnisme. Dans le quartier de l’oasis, on compte 72 cas avérés de saturnisme. Tous les maldes, sont des enfants de moins de 15 ans. Avez-vous la situation sous contrôle ? Pouvez-vous obliger les dépistages ?Envisagez-vous de reloger ces familles ?
Jean-Yves Langenier : Ce sont les enfants de moins de 6 ans qui sont particulièrement touchés par le saturnisme. Cette maladie entraîne des problèmes de croissance donc les jeunes enfants sont les plus exposés et les plus atteints. Depuis que nous avons détecté des cas de saturnisme, plusieurs réflexions ont immédiatement été menés. Sur le plan sanitaire, il s’agissait de bien déterminer l’ampleur de la maladie. Il y a eu toute une série de mesures qui ont été prises et aujourd’hui, nous avons un état relativement complet sur ce plan.
Le deuxième volet, c’est la question du relogement puisque ces familles sont installées sur des terrains contaminés par le plomb (...). Les sols sont contaminés, il y a une urgence sanitaire. Toutes les familles doivent être évacuées, c’est la seule solution. Toutes ces familles vont être relogées et celles qui se sont installées sur ces terrains avant l’an 2000 seront prioritaires pour un relogement sur la commune du Port. (...) Les familles qui se sont installées dans des conditions irrégulières après l’an 2000 seront relogées dans des logements sociaux appartenant au Parc départemental.
Retrouvez l’intégralité de cet entretien avec Jean-Yves Langenier dans la vidéo ci-jointe.