Dans son rapport annuel 2010 dévoilé hier, Amnesty International pointe du doigt la politique française vis-à-vis des migrants tunisiens, des Roms, des réfugiés, et des demandeurs d’asile. L’ONG a relevé notamment des faits de " discrimination " et des " atteintes à la dignité humaine ".
" Malheureusement, en 2011 comme en 2010 et les années précédentes, la France met beaucoup plus l’accent sur le contrôle de l’immigration que sur la protection des droits des réfugiés, des demandeurs d’asile, des migrants ", déplore Francis Perrin, le représentant d’Amnesty International en France lors d’une conférence de presse organisée jeudi 12 mai à Paris. Cette organisation des droits de l’Homme, basée à Londres, critique en particulier la loi sur l’immigration. Selon Francis Perrin, elle contribue " à fragiliser encore davantage les droits des réfugiés et des migrants ".
Le cas des Roms qui a défrayé la chronique l’an dernier est également évoqué dans le document d’Amnesty. " La façon dont les Roms et les gens du voyage sont traités dans notre pays est indigne ", se désole M. Perrin. Amnesty International se dit " préoccupée par la marginalisation des Roms, contre qui étaient dirigées des opérations d’expulsion forcée et de reconduite à la frontière ".
Abordant des sujets d’actualité, Amnesty International pointe le comportement du gouvernement face à l’arrivée des migrants tunisiens depuis le début de l’année. " Il n’y a pas de quoi décréter une menace nationale et se replier sur soi ", a fustigé Francis Perrin. " Le traité de Lisbonne de l’Union européenne prévoit des mécanismes de solidarité et de partage équitable des responsabilités dans le domaine du traitement des flux de migrants ", a-t-il rappelé pour clore ses interpellations.