Suite à la troisième crise sismique observée dimanche 18 octobre, les scientifiques de l’Observatoire volcanologique ont survolé le Piton de la Fournaise à l’hélicoptère de la Gendarmerie hier, lundi 19 octobre. Lors de cette observation aérienne, une nouvelle fumerolle a été vue.
Dimanche soir, une crise sismique a été enregistrée de 20h20 à 21h27. Suivie d’une accalmie d’environ 30 minutes, la sismicité s’est ensuite de nouveau intensifiée vers 21h54, précédant l’apparition d’un trémor - à 22h02 précisément -ce qui n’est autre qu’un séisme engendré par la remontée du magma lors d’une éruption volcanique.
Suite à la troisième crise sismique observée dimanche 18 octobre et l’observation du premier trémor, de petites fumerolles ont été vues le lendemain dont une, plus conséquente.
A noter : "Le mot "fumerolles" recouvre les phénomènes paravolcaniques actifs d’où s’échappent des gaz ou des vapeurs" explique Guillaume Levieux, chargé de communication à l’Observatoire Volcanologique.
Concrètement, "une fumerolle se matérialise par une fracture ou un trou via lequel les gaz s’échappent à l’air libre. Ces gaz proviennent du magma, situé un plus profond en dessous. Ils ont en effet plus de facilité à remonter vers la surface par de petites fractures. Une fumerolle traduit en général la présence de quelque chose de chaud à proximité de la surface. Cela ne signifie pas pour autant que l’éruption va se situer exactement là où le fumerolle s’est formée" explique Guillaume Levieux.
Avant de poursuivre : "dans le cas du Piton de la Fournaise, les fumerolles sont un phénomène moins fréquents que sur d’autres volcans actifs. La nouvelle fumerolle qui s’est activée dans la nuit de dimanche à lundi, rejette un petit panache de fumée essentiellement composé de vapeur d’eau (principal gaz volcanique) bien visible sous son aspect de fumée blanche. Ce phénomène, est plus ou moins visible suivant l’humidité de l’air ambiant".
Dimanche soir, les séismes les plus importants ont été localisés dans une zone située à seulement 500 mètres sous la partie Sud Ouest du cratère Dolomieu.
Pour plus de précision : "les capteurs de déformation ont indiqué un gonflement du volcan, en particulier le flanc Nord du cratère Dolomieu, puis dans un second temps sur le flanc Sud du cratère Dolomieu".
Le survol en hélicoptère a révélé que le trémor observé dimanche 18 octobre n’était pas associé à une sortie de magma. En effet, "les observations visuelles et l’utilisation d’une caméra thermique ont confirmé l’absence de lave récente en surface".
"Un affaissement du talus d’éboulis a été constaté sur une grande partie de la falaise interne Sud du cratère Dolomieu. Des éboulements des parois internes, volumineux et fréquents, ont aussi été observés. L’ensemble de ces observations confirme la progression du magma vers la surface" selon les scientifiques de l’Observatoire volcanique.
L’ensemble de ces données scientifiques indiquent qu’une éruption reste probable et en ce sens, l’alerte de niveau "éruption probable ou imminente" du plan de secours spécialisé volcan - déclenchée par le Préfet de la Réunion le mercredi 7 octobre dernier - est toujours en vigueur.
Pour rappel : l’accès du public à la partie haute de l’enclos du Piton de la Fournaise, que ce soit depuis le sentier du Pas de Bellecombe ou depuis tout autre sentier, ainsi que le poser d’hélicoptère dans la zone du volcan, sont interdits jusqu’à nouvel avis.