Jean Cardonnel est mort. Le père dominicain s’est éteint à Montpellier à l’âge de 88 ans. L’homme d’église était bien connu à la Réunion. Jean Cardonnel était hospitalisé depuis plusieurs semaines. Cette figure libre de l’Eglise avait été expulsée de sa cellule en 2002 et était en procès avec le prieur des Dominicains de Montpellier. Le « prêtre rouge » était tombé amoureux de la Réunion, voici plusieurs années.
2002 : Expulsion de son couvent de Montpellier
1993 -2000 : partage son temps entre l’Ile de la Réunion et la métropole
1986 : Retour au Brésil par amour du pays et pour y revoir ses amis qui l’avaient soutenu.
1981 : Carême de jeûne pour la faim dans le monde, dans le cadre de l’association Survie.
1979 : Séjour à l’Ile de la Réunion. il y dénonce la tricherie électorale.
Il fait ensuite de nombreux voyages d’études : en Chine, en Russie, an Albanie, en Irlande, en Pologne, au canada, en Suède, en Afrique du Nord, au Nicaragua, en Thaïlande, en Suisse, en Italie, en Allemagne, en Belgique, en Espagne, en Israël, en Éthiopie au moment de la famine, en Yougoslavie pendant la guerre.
1975 : Parlant portugais, il est au Portugal pour la Révolution des oeillets.
1968 : Soutenu par l’hebdomadaire Témoignage Chrétien, il prêche un carême sur le thème "Évangile et Révolution", hors église, dans la salle des meetings de la Mutualité à Paris. C’est "l’affaire Cardonnel". Il est interdit de parole et d’écriture hors des revues très spécialisées en théologie. Pour parler il lui faut l’accord de l’évêque du diocèse.
Un mouvement d’opinion en sa faveur se manifeste au Brésil et en Europe, qui intervient auprès de Rome, du maître de l’Ordre, des évêques français. L’ordre des franciscains le soutient, avec la revue "Frères des hommes".
Il sort de cette épreuve en homme libéré. Il publie "Dieu est mort en Jésus-Christ" sana autorisation de ses supérieurs, comme tout écrivain.
1961 - 1962 : Publication de ses premiers livres, qui sont des recueils de prédications. Ecrit des articles dans Témoignage Chrétien, et Le Monde. Nombreux colloques et conférences en Europe.
1960 : Retour à Montpellier Fonde avec quelques frères un Centre Lacordaire, lieu théologique pour un dialogue entre laïcs et prédicateurs. Commence un travail avec la revue franciscaine "Frères du monde", laquelle est engagée avec le Tiers-monde et sera attaquée par Rome. Sa collaboration durera 10 ans jusqu’à l’arrêt définitif de la revue.
1958 : Professeur de théologie à Rio au Brésil. Prise de conscience des problèmes du Tiers-monde : ouvriers sans salaire, paysans sans terre, favellas, des enfants des rues. Apprend le portugais. Mais son ordre et l’épiscopat brésilien exigeront son départ.
1958 : Nommé au couvent de Montpellier. Aumônier de l’Ecole normale durant 3 mois seulement. Grand prédicateur des Dominicains à Montpellier. dénonce la torture en Algérie. cet engagement pour une Algérie libre lui vaut son départ de Montpellier.
1956 - 1957 : Aumônier à la cité universitaire de Paris
1954 - 1956 : Travaille au siège de la revue "Économie et humanisme"
1951 -1954 : A 30 ans élu supérieur au couvent de Marseille. Proteste contre la peine de mort pour les Rosenberg. Soutient le projet des prêtres ouvriers. Mais en 1954, le maître général de l’Ordre vient en France pour condamner l’expérience des prêtres ouvriers. Jean Cardonnel démissionne de ses responsabilités de supérieur.
1950 : couvent de Marseille
1947 - 1949 : professeur de théodicée et théologie fondamentale au couvent royal de St Maximin, seul grand couvent des novices dans le sud de la France
1947 : ordonné prêtre
1940 : Entrée chez les dominicains où il étudie pendant 7 ans la théologie et la philosophie
1939-1940 : Début d’études de philosophie et lettres à l’Université de Montpellier
1921 : Naissance à Figeac, dans le département du Lot, en France