Depuis le début de l’année, une recrudescence de la violence faite aux femmes a été enregistrée sur le département selon les éducateurs qui oeuvrent au quotidien au sein de un foyer d’accueil de Saint Denis. Les violences conjugales sont encore trop nombreuses et les séquelles psychologiques mettent du temps à s’effacer, d’où l’importance des structures spécialisées où les femmes et leurs enfants peuvent ainsi se reconstruire.
Pour Sandrine (nom d’emprunt) âgée d’une soixantaine d’années, son passage au sein de ce foyer d’accueil du chef lieu - qui a souhaité garder l’anonymat par mesure de sécurité - dure depuis un an.
Entre les murs de cette structure spécialisée, elle reprend progressivement goût à la vie après des décennies de violences conjugales.
Des peurs et des angoisses que chacune des 63 pensionnaires de ce centre a l’occasion d’évacuer auprès des éducateurs qui sont quotidiennement à leur écoute, tant pour les mamans que pour leurs enfants.
Dans ce centre "80% des femmes ont été victimes de violences conjugales et à l’issue de leur séjour, un tiers d’entre elles retournent auprès de leur conjoint", ce qui inquiète fortement les éducateurs qui redoutent de nouveaux actes de violence au sein des couples.
Tout est mis en oeuvre au sein de ce foyer pour permettre à ces femmes d’assurer leur "retour à la vie normale".
Chaque pensionnaire établit avec l’aide des éducateurs un projet pour accéder à une nouvelle autonomie et reprendre goût à la vie.
Avec les délais de justice qui ne facilitent pas la tâche, les encadrants doivent aussi se montrer particulièrement vigilants pour assurer la sécurité des victimes, d’où l’importance de garder anonyme le nom et l’adresse de cette structure d’accueil.
Pendant ces séjours d’une durée initiale de trois mois, les femmes sont encouragées dans leurs projets et ne pas retomber dans le cercle vicieux des violences.
Ce centre travaille également sur un projet qui vise à garder le lien "père / enfant " même si le couple ne peut plus vivre sous le même toit.