Karolina Lindholm Billing, représentante de l’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR) en Ukraine, a déploré que l’attention de la communauté internationale ait diminué deux ans après l’invasion russe.
Lundi 20 mai, Karolina Lindholm Billing, représentante de l’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR) en Ukraine, s’est inquiétée du manque d’aide humanitaire et de l’intensification des attaques aériennes russes.
Elle a fait cette déclaration durant une interview accordée à la presse française, rapporte 20 Minutes. Elle a regretté la diminution de l’attention de la communauté internationale deux ans après l’invasion russe ainsi que le manque de fonds destiné à son pays.
"Il y a beaucoup moins de ressources pour l’aide humanitaire alors même que les besoins humanitaires augmentent avec les récents développements", a précisé la responsable de l’ONU. Selon ses dires, les plus vulnérables vont supporter le poids de cette réduction du financement et de l’aide.
Dans la région de Kharkiv (nord-est), visée par une nouvelle offensive russe, ce sont les personnes âgées, les veuves avec des enfants, les personnes handicapées qui n’ont pas les ressources ou la capacité de refaire leur vie ailleurs qui souffrent vraiment.
Cette année, le plan humanitaire 2024 de l’ONU en Ukraine s’élève à 3,1 milliards de dollars, dont 599 millions pour le HCR. D’après Karolina Lindholm Billing, le plan de réponse global ainsi que l’appel de l’agence n’étaient financés qu’à hauteur d’environ 15 % au premier trimestre de l’année. Pourtant, ce même financement atteignait environ 30 % à la même période en 2023. "Ce n’est pas juste", a-t-elle lancé en appelant la communauté internationale à "ne pas s’arrêter de financer l’aide humanitaire, car la guerre continue".
La représentante des Nations Unies a également signifié que près de 10 300 personnes ont été évacuées des localités situées dans les zones frontalières où les Russes ont lancé leur offensive terrestre. Près de 3,7 millions de personnes sont actuellement déplacées à l’intérieur de l’Ukraine, selon le HCR.
Outre ce manque d’aide, elle s’est aussi inquiétée d’une intensification des attaques aériennes russes contre les villes alors que la défense aérienne ne pourrait pas être assez puissante pour protéger les habitants. De plus, les frappes russes contre les infrastructures énergétiques perturbent, selon elle, "l’accès à l’électricité, à l’eau et aux services de base".
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