Dolores Ochoa/AP/SIPA
En situation d’état d’urgence depuis le 8 mars, la situation en Équateur reste très tendue. Une maire et un agent municipal, ont été tués.
Le village côtier équatorien situé dans la province de Manabi en Équateur est en deuil après l’assassinat par balle de sa maire, une tragédie annoncée par les autorités policières.
Cet acte de violence survient dans un contexte dans lequel le pays demeure en état d’urgence, cherchant désespérément à endiguer les fléaux engendrés par le trafic de drogue.
Brigitte Garcia, maire de la célèbre station balnéaire de San Vicente, localisée au sud-ouest du pays, est décédée tragiquement. Son corps et celui d’un fonctionnaire municipal ont été repérés dans un véhicule. Ils ont péri sous les balles.
À travers un post sur X, la police a confirmé la découverte de deux individus sans vie, présentant des blessures par balles, à l’intérieur de l’automobile. Parmi eux, Brigitte Garcia, âgée de 27 ans, était une fervente membre du mouvement Révolution citoyenne, fondé par l’ancien président socialiste Rafael Correa (2007-2017). Ce dernier a exprimé sa profonde tristesse face à cette perte, qualifiant cette nouvelle de "tellement dure".
Ce tragique événement survient à un moment où le gouvernement équatorien a pris des mesures radicales pour faire face à la montée en flèche des violences liées au trafic de drogue. Le 8 mars, il a prolongé l’état d’urgence de 30 jours, ainsi que le déploiement de l’armée dans tout le pays, dans une tentative désespérée de contenir cette spirale de violence.
Le président a décrété un premier état d’urgence le 8 janvier, après l’évasion spectaculaire d’Adolfo Macias, surnommé "Fito", un redoutable chef de gang. Macias, déjà condamné à 34 ans de prison pour une série de crimes incluant le trafic de stupéfiants et des meurtres, s’est échappé d’une prison située à Guayaquil, dans le sud-ouest du pays.
La fuite du chef incontesté du plus redoutable gang criminel du pays, qui demeure toujours en fuite, a déclenché une série d’événements chaotiques. Plus de 200 policiers et gardiens de prison ont été kidnappés, des explosions ont secoué la région, et un gang armé a pris le contrôle d’une chaîne de télévision, plongeant le pays dans un état de tumulte sans précédent.
