Un couple américain pris en otage au Yémen par des hommes armés d’une tribu a été libéré mardi, un jour après avoir été enlevé dans une région montagneuse à l’ouest de Sanaa.
SANAA (AFP) - Un couple américain pris en otage au Yémen par des hommes armés d’une tribu a été libéré mardi, un jour après avoir été enlevé dans une région montagneuse à l’ouest de Sanaa.
"Les ravisseurs ont libéré les deux Américains et les ont remis au député Mohamed Abdallah al-Qadhi", a déclaré cheikh Ali Ahmed Nasser al-Nabhani, qui a dirigé une médiation pour la libération des deux otages.
Le député, contacté par l’AFP, a confirmé la libération, de même que le département d’Etat américain.
"Nous sommes en mesure de confirmer que les deux citoyens américains (...) ont été libérés", a dit Philip Crowley, un porte-parole. "Nous sommes en contact avec l’un des citoyens américains par SMS", a-t-il ajouté, soulignant que le couple était "en sécurité".
En soirée, le couple est arrivé au ministère yéménite de l’Intérieur, et a été pris en charge par deux diplomates américains, selon un correspondant de l’AFP.
D’après M. Qadhi, ils doivent quitter le Yémen pour Dubaï mercredi ou jeudi.
Auparavant, cheikh Ali Ahmed Nasser al-Nabhani avait annoncé que les deux Américains et leur chauffeur étaient "en (sa) compagnie". "Nous sommes dans la région montagneuse en direction de (...) Sanaa", avait-il poursuivi, relevant qu’ils étaient "tous en bonne santé", sans préciser leur identité.
Le couple avait été enlevé, avec leur chauffeur yéménite, Ali Al-Arachi, par des hommes armés de l’influente tribu d’al-Hima dans la région de Bani Mansour, à 70 km à l’ouest de Sanaa, puis conduit dans le village de Hamra, dans la même région.
Les ravisseurs exigeaient la libération de l’un des leurs, Hamid Abdallah Chirdah, qui, selon le médiateur, purge depuis trois ans une peine de prison pour des affaires criminelles.
Cheikh Ali Ahmed Nasser al-Nabhani et le député Mohamed Abdallah al-Qadhi n’ont cependant fait aucune mention d’un éventuel accord pour la libération de ce prisonnier.
"Ils ont été libérés en raison des pressions exercées par les autorités de sécurité et parce que les chefs de la tribu à laquelle appartiennent les ravisseurs ont dénoncé le rapt et ordonné la libération des otages", a dit M. Qadhi.
Le médiateur avait indiqué que les autorités avaient mis en place un dispositif de sécurité strict pour empêcher les ravisseurs de se déplacer avec leurs otages, retenus dans une zone montagneuse et difficile d’accès.
L’ambassade des Etats-Unis à Sanaa avait de son côté indiqué auparavant qu’elle coopérait avec les autorités yéménites pour obtenir la libération des deux otages.
Philip Crowley avait indiqué lundi que le rapt n’était "apparemment pas lié au terrorisme", dans une allusion aux extrémistes d’Al-Qaïda, actifs au Yémen.
Le chauffeur des deux Américains, kidnappé en même temps qu’eux, avait donné dès lundi l’alerte sur l’enlèvement en appelant des journalistes à l’aide de son téléphone portable.
Le couple était bien traité par les ravisseurs, "conformément aux règles de l’hospitalité tribale", avait-il assuré.
Il s’agissait du premier rapt d’étrangers dans la région de Bani Mansour, à l’ouest de Sanaa, zone où se trouve le village d’Al-Hajara, fréquemment visité par les touristes pour ses bâtiments historiques.
Le Yémen est le théâtre de fréquents enlèvements d’étrangers par des tribus, qui usent de cette tactique comme moyen de pression sur les autorités. Plus de 200 ressortissants étrangers y ont été enlevés ces 15 dernières années et la grande majorité libérés sains et saufs.