Au moins 60 suspects sont recherchés au Yémen pour implication dans des enlèvements d’étrangers, une pratique dont ont été victimes quelque 300 personnes dans ce pays pauvre et à structure tribale de la Péninsule arabique, a-t-on appris samedi auprès du ministère de l’Intérieur.
SANAA (AFP) - Au moins 60 suspects sont recherchés au Yémen pour implication dans des enlèvements d’étrangers, une pratique dont ont été victimes quelque 300 personnes dans ce pays pauvre et à structure tribale de la Péninsule arabique, a-t-on appris samedi auprès du ministère de l’Intérieur.
Ces suspects, dont certains recherchés pour rapts survenus il y a plus de dix ans, figurent sur une liste comprenant 65 autres suspects recherchés pour enlèvement de Yéménites, a précisé à l’AFP un responsable du ministère ayant requis l’anonymat.
Quelque 140 autres suspects ont été arrêtés et la plupart jugés, les autres étant toujours poursuivis en justice, a indiqué le ministère sur son site internet.
Les forces de sécurité sont engagées depuis la mi-2008 dans "une guerre sans merci contre les rapts et leurs auteurs (...), les ravisseurs étant aussi dangereux que les terroristes", ajoute le ministère dans son communiqué.
Une loi de 1998 prévoit des peines allant jusqu’à 25 ans de prison pour les prises d’otages et la peine capitale notamment en cas de mort parmi les personnes séquestrées.
Le Yémen est le théâtre de fréquents enlèvements d’étrangers par des tribus, qui cherchent à faire pression sur les autorités.
Le dernier en date est le rapt d’un couple d’Américains qui ont été libérés le 25 mai au lendemain de leur enlèvement par des hommes armés de l’influente tribu d’Al-Hima (70 km à l’ouest de Sanaa). Les ravisseurs exigeaient la libération de prison de l’un des leurs.
Au total, environ 130 enlèvements d’étrangers ont été recensés au Yémen de 1992 à 2009, et 300 personnes ont été victimes de ces rapts, pour la plupart des ressortissants occidentaux, originaires notamment d’Allemagne, d’Italie, de France, de Grande-Bretagne, des Etats-Unis et des Pays-Bas, a indiqué le responsable du ministère.
Le rapt de ces étrangers, la plupart libérés sains et saufs, ont eu lieu notamment dans des zones tribales fréquentées par les touristes étrangers, dont les provinces de Marib, Chabwa, Jawf et Sanaa, selon lui.