Gaël Monfils s’est qualifié pour les quarts de finale du Masters 1000 de Madrid où il retrouvera vendredi Rafael Nadal après sa victoire sur un autre Espagnol, Guillermo Garcia-Lopez, en deux sets 7-6 (7/5), 6-4 jeudi.
MADRID (AFP) - Gaël Monfils s’attaque vendredi au défi ultime dans le tennis moderne en défiant Rafael Nadal dans son fief et sur sa terre battue, en quarts de finale du Masters 1000 de Madrid.
Seul Français en lice dans le tableau masculin, alors qu’Aravane Rezaï l’a imité chez les femmes, le Parisien sait qu’il lui faudra un énorme exploit pour poursuivre sa route dans un tournoi tout acquis à la cause de son adversaire, quadruple vainqueur de Roland-Garros toujours invaincu sur ocre cette saison.
"Il n’y a rien à dire. Tout le monde sait ce que je vais recevoir demain", a souligné le N.2 français, lucide devant ce qui l’attend, après sa convaincante victoire 7-6, 6-4 sur autre Espagnol, Guillermo Garcia-Lopez, jeudi.
C’est-à-dire une avalanche de coups droits au lasso, des courses frénétiques en défense et, si jamais il s’aventure au filet, quelques passings dont le Majorquin a le secret. Ces ingrédients, Monfils y a déjà goûté à six reprises, pour une seule victoire, à Doha en 2009, dont il s’inspire aujourd’hui.
"Je ne lui avais mis que des lattes pendant deux sets", se rappelait "la Monf" qui ne sait pas en revanche si, après deux mois d’absence sur blessure et avec quelques kilos en moins, il sera capable d’encaisser le combat physique que lui imposera vendredi le taureau de Manacor.
"On verra bien. Mais si on regarde de plus près qui je suis, personne ne peut savoir ce que je vais donner demain et c’est ça qui est marrant. Qui sait ? Peut-être je vais jouer pendant cinq heures et mettre que des +mites+," ajoutait-il, bien conscient de son caractère si déroutant.
Reste que, de son propre aveu, il manque de repères avant de se frotter au N.3 mondial, vainqueur sur pratiquement le même score (7-5, 6-4) de la montagne américaine John Isner.
Pour son premier tournoi depuis deux mois, Monfils, N.18 mondial, a déjà largement rempli son contrat en remportant trois matches de suite pour la première fois depuis début février.
Jeudi, le N.2 français a même laissé une très belle impression face au 39e joueur mondial qui avait bénéficié de l’abandon de Jo-Wilfried Tsonga la veille. "Il m’a donné un beau combat. J’ai fait un bon match. C’est revenu pas mal même si je ne suis pas encore à mon pic de forme et que je peux tout faire mieux," a constaté Monfils, qui atteint les quarts de finale d’un Masters 1000 pour la quatrième fois de sa carrière.
Son meilleur résultat dans cette catégorie de tournois reste sa finale à Bercy l’année dernière. La comparaison avec Nadal est vertigineuse, l’Espagnol ayant égalé il y a dix jours à Rome le record d’Andre Agassi avec 17 titres.
Un gouffre qui donne une idée de l’exploit demandé vendredi au Parisien, moins gâté qu’Aravane Aravane Rezaï qui, après son succès 6-4, 7-6 sur Andrea Petkovic, voudra enchaîner face à Jelena Jankovic.
Face à Nadal, Monfils pourra s’inspirer de son grand ami Gilles Simon qui avait réussi à battre l’Espagnol chez lui mais lorsque le tournoi se déroulait encore en automne, sur surface rapide.
C’était en 2008, en demi-finales, que Simon, aujourd’hui blessé, a réalisé ce qui reste son plus grand exploit à ce jour. N.16 mondial à l’époque, il a battu Nadal, alors N.1, au terme d’un combat féroce de 3h23 (3-6, 7-5, 7-6).
Le tournoi se déroulait sur surface rapide et en salle, avant de migrer l’année suivante à la "Caja magica" où il se dispute désormais sur terre battue, la surface de prédilection de Nadal.