Jo-Wilfried Tsonga, héroïque pour atteindre les huitièmes de finales vendredi, y attend Aravane Rezaï et Marion Bartoli, les seuls autres Français à rester en course à Roland-Garros où la France n’existe qu’à travers ses leaders cette année.
PARIS (AFP) - Jo-Wilfried Tsonga, héroïque pour atteindre les huitièmes de finales vendredi, y attend Aravane Rezaï et Marion Bartoli, les seuls autres Français à rester en course à Roland-Garros où la France n’existe qu’à travers ses leaders cette année.
Autant le contingent français a rapidement pris des dimensions ridicules à Paris, autant ses capitaines de route font preuve d’une ténacité qui pourrait finir par sauver le tournoi de la déprime.
"Si je vais très très loin on dira que c’était une année fabuleuse", a dit Tsonga, irréprochable et indiscutable N.1 après être passé outre la douleur et une contracture au fessier pour battre le Néerlandais Thiemo De Bakker 6-7, 7-6, 6-3, 6-4 au terme d’un combat homérique.
Rezaï a réussi un exploit d’un autre genre, celui de rester en vie malgré trois balles de match pour son adversaire russe Nadia Petrova à 7-6 dans la troisième manche, avant que l’arrivée de la nuit ne reporte le verdict de leur troisième tour à samedi (7-6, 4-6, 7-7).
Bartoli, vainqueur (7-5, 6-2) de son deuxième tour contre Olivia Sanchez interrompu la veille, sera également sur les courts samedi, face à Shahar Peer pour tenter, de rejoindre Tsonga en huitièmes de finale.
Ce trio de choc, unique représentation française au troisième tour, constitue l’arbre qui cache la forêt, malade cette année, puisque les vingt-huit autres éléments du bataillon ont déjà pris la porte avec, à la clé, le pire bilan global depuis plus de trente ans. Parmi eux, Nicolas Mahut et Florent Serra, battus non sans démériter par deux gauchers plus forts qu’eux, Jürgen Melzer et Fernando Verdasco, en quatre sets.
"C’est triste de se retrouver seul, ça veut dire que les autres ne sont pas passés. Mais moi je fais mon boulot et je vais essayer de venger les copains", a souligné Tsonga, dernier Français en lice pour la sixième fois en sept tournois majeurs (Grand Chelem et Masters 1000) cette année.
Le Manceau, qui s’est dit "prêt à mourir sur le terrain", a puisé très profond vendredi pour égaler son meilleur résultat à Paris. Grimaçant de douleur, boitant entre les échanges, il a terminé le match au bord des larmes après être sorti vainqueur d’un match où son adversaire a été à deux points de mener deux sets à rien.
"J’ai beaucoup souffert aujourd’hui. Honnêtement c’était dur ! J’ai dû m’invectiver pendant tout le match, j’avais vraiment mal", a souligné Tsonga, plutôt confiant de retrouver tous ses moyens d’ici dimanche où il retrouvera Mikhail Youzhny ou Viktor Troicki qui, bonne nouvelle, devront eux aussi revenir samedi pour terminer leur troisième tour.
Rezaï espère avoir retrouvé d’ici-là son service, principal responsable de son thriller face à Petrova. Car pour le reste la Stéphanoise a plutôt été à son avantage, armée de son formidable mental qui lui a permis de remonter dans le premier et le troisième set, de défendre trois balles de matches après avoir, elle-même, obtenu trois occasions de conclure, à 5-4.
Si Rezaï s’impose samedi, elle retrouverait dès le lendemain l’Américaine Venus Williams pour une revanche de la finale du tournoi de Madrid où la Stéphanoise avait, en l’emportant, glané ses galons de principale chance française de l’année à Paris.
Ce serait le moyen de compenser la triste impression générale laissée par le tennis français qui n’a vécu un tel fiasco qu’à deux reprises dans l’histoire moderne du tournoi, en 1969 et en 1977, à une époque où le tableau féminin ne comptait que 64 joueuses et donc un tour en moins.
