A bout de souffle après une quinzaine à succès, Richard Gasquet a calé en cinq sets face à Andy Murray au premier tour de Roland-Garros lundi lors d’une triste journée pour le tennis français avec seulement deux victoires, dont celle, chaotique, de Gaël Monfils.
PARIS (AFP) - A bout de souffle après une quinzaine à succès, Richard Gasquet a calé en cinq sets face à Andy Murray au premier tour de Roland-Garros lundi lors d’une triste journée pour le tennis français avec seulement deux victoires, dont celle, chaotique, de Gaël Monfils.
Animé d’une énorme confiance après deux titres, dans le challenger de Bordeaux et le tournoi de Nice, Gasquet est aussi arrivé à Paris avec une énorme fatigue qui l’a empêché de poursuivre son effort face au N.4 mondial.
Quarante-huit heures après sa victoire au forceps sur Verdasco sur la Côte d’Azur, il a juste eu suffisamment de pétrole dans le réservoir pour dominer Murray pendant deux sets et demi. Avant de s’écrouler une fois qu’il a rendu son break d’avance à 3-2 dans le troisième set (4-6, 6-7, 6-4, 6-2, 6-1).
"Je ne pouvais vraiment pas aller plus loin, il n’y avait plus rien. Je voulais, avec le public et tout, mais c’était impossible", a-t-il réagi, conscient qu’il avait "manqué de récupération" et qu’un jour de repos supplémentaire "aurait peut-être fait la différence".
Aux abonnés absents depuis sa finale à l’Open d’Australie en janvier, Murray était en effet une proie accessible, tant l’Ecossais a accumulé les bévues pendant trois heures. Mais, en champion carnassier qu’il est, il n’a pas hésité une seconde non plus pour achever Gasquet dès que celui-ci était affaibli.
Murray devait savoir aussi que Gasquet était fragile dans les marathons. L’Ecossais avait déjà remonté deux sets de retard au Français il y a deux ans à Wimbledon. Fernando Gonzalez et Mikhail Youzhny l’ont imité depuis, lors des deux dernières éditions de l’Open d’Australie.
Autre statistique encourageante pour les adversaires du Français : Gasquet a désormais perdu neuf de ses dix derniers matches en cinq sets. Mais l’ex-N.7 mondial préférait insister sur son bonheur. Celui "d’avoir joué à Roland, d’être entré dans le stade déjà" après deux ans d’absence, sur blessure en 2008 et à cause de sa suspension pour contrôle positif à la cocaïne en 2009.
Et celui de retrouver un niveau de jeu proche de celui qui lui a permis de monter jusqu’à la septième place mondiale, il y a trois ans. Reste maintenant à "remonter au classement", où il était 45e lundi, "car ce n’est pas facile quand tu n’es pas tête de série".
La défaite de Gasquet résumait une journée maussade pour les Français avec au total neuf victimes (Gasquet, Mathieu, Llodra, Clément, Paire, Razzano, Coin, Mladenovic, Parmentier) et seulement deux vainqueurs : Stéphanie Cohen-Aloro, contre la Canadienne Stéphanie Dubois (6-7, 6-1, 6-3), et Gaël Monfils, devant l’Allemand Dieter Kindlmann (6-4, 7-5, 6-7, 6-2).
Appliqué par moments, le N.2 français a connu quelques terribles sautes de concentration qui lui ont notamment coûté la troisième manche, alors qu’il se dirigeait vers un succès tranquille, avec une balle de match à 5-2.
"C’était dur mentalement du début à la fin. J’étais très nerveux, j’étais loin et je ne connaissais pas le mec", a-t-il rapporté après avoir découvert l’identité de son nouveau adversaire, qui palliait le forfait de dernière minute de Florian Mayer, dans sa "caisse en venant au stade".
"C’était peut-être très bas dans mon niveau mais j’espère que ça va aller de mieux en mieux", a conclu "la Monf", placé dans la partie de tableau des Suisses avec Federer et Wawrinka mais qui devra d’abord se réveiller face à l’Italien Fabio Fognini avant de rêver mieux.
