Jo-Wilfried Tsonga se dit prêt à enflammer Roland-Garros à partir de dimanche mais estime qu’il a encore beaucoup de choses à prouver avant d’arriver à la cheville de Yannick Noah, dernier Français vainqueur à Paris à qui on ne cesse de le comparer.
PARIS (AFP) - Jo-Wilfried Tsonga se dit prêt à enflammer Roland-Garros à partir de dimanche mais estime qu’il a encore beaucoup de choses à prouver avant d’arriver à la cheville de Yannick Noah, dernier Français vainqueur à Paris à qui on ne cesse de le comparer.
"Peut-être qu’ils attendent un héros. Alors là, ils se mettent le doigt dans l’oeil. Moi je ne suis pas un héros. Pour le moment je n’ai encore sauvé personne !", assure le Manceau au regard ténébreux et au sourire éclatant dans un entretien à l’AFP.
Depuis 1983, plus aucun Français n’a réussi s’imposer à Roland-Garros, ni d’ailleurs dans aucun autre des quatre tournois du Grand Chelem.
Depuis sa finale surprise à l’Open d’Australie en 2008, Tsonga est apparu comme le digne héritier. Tout aussi charismatique que son illustre aîné, il a comme Noah un père africain, et une mère française, vient de "différentes parties du globe", ce qui est "quelque chose de positif".
Il possède aussi un tempérament d’attaquant et un sens du spectacle qui font immanquablement penser au grand frère Noah. La comparaison n’est pas pour déplaire au N.10 mondial, qui tient toutefois à replacer les choses dans leur contexte.
"La comparaison n’y est pas encore. Lui, il a fait tellement de choses qu’il va me falloir quelques années pour essayer de l’égaler. Voire quelques siècles ! Et là je ne suis pas sûr que ce soit possible !", plaisante-t-il.
Tsonga n’est pas lassé d’être comparé à Noah mais en revanche l’est un peu plus quand il s’agit de Mohammed Ali, à qui il ressemble physiquement, comme si cela s’apparentait à un manque de respect pour le célèbre boxeur.
Tsonga aime bien être Tsonga. "Un gars qui tape dans une balle...". Même si la réalité n’est pas aussi simple.
Car il est bien plus qu’un joueur. Son image a séduit de nombreux publicitaires et il est sollicité pour toutes sortes de manifestations. Cela ne lui déplaît pas, bien au contraire. Il porte le costume avec une grande classe pour les soirées de charité, et s’il s’agit d’un événement organisé pour son association "Attrape coeur", il se donne sans compter.
"Moi, je suis plus un gars qui tape dans une balle, qui fait des photos de temps en temps, qui répond à des interviews, qui passe à la télé. Qui s’investit dans ce qu’il fait, tout simplement", dit-il.
Une vie de star que le joueur n’avait pas anticipée.
"J’ai pris ça en pleine face ! Mais je m’adapte. J’ai voulu ça, j’ai voulu être joueur de tennis. J’assume mes choix", philosophe-t-il.
La vie du N.1 français est une "vie entre les hôtels, le avions et les terrains de tennis et puis les appareils photo. De temps en temps, j’essaie de prendre un peu de temps pour moi, pour retrouver une vie normale".
Tsonga a parfois envie de tout envoyer balader. "Comme tout le monde". "Dans ces cas-là, je rentre chez moi. Je m’isole dans un coin de nature, je coupe mes portables pendant quelques jours", confie le jeune homme de 24 ans.
Tsonga n’est pas un grand bavard, surtout quand il s’agit de parler de lui. Alors quand il parle, "ce n’est pas pour ne rien dire".
"Sinon je ne parlerai pas ! Quand il y a quelque chose qui me tient vraiment à coeur, je prends position. Maintenant je ne suis pas une grande bouche mais quand j’ai quelque chose à dire, je le dis", souligne-t-il d’une douce fermeté.