Avec Jorge Lorenzo, Toni Elias et Pol Espargaro, les Espagnols ont tout raflé dimanche lors de "leur" Grand Prix motocycliste, à Jerez de la Frontera (Andalousie, sud), s’offrant même des doublés ou des triplés devant une foule de plus de 120.000 personnes.
JEREZ (AFP) - Avec Jorge Lorenzo, Toni Elias et Pol Espargaro, les Espagnols ont tout raflé dimanche lors de "leur" Grand Prix motocycliste, à Jerez de la Frontera (Andalousie, sud), s’offrant même des doublés ou des triplés devant une foule de plus de 120.000 personnes.
Ce deuxième rendez-vous de la saison 2010 ressemble au dernier de la précédente, en novembre à Valence, où les pilotes "locaux" avaient également tout remporté grâce à Barbera, Simon et Pedrosa.
Des trois, Pedrosa peut se sentir le plus frustré après s’être fait subtiliser une victoire qui lui semblait acquise depuis les premiers hectomètres de course.
"Je ne comprenais pas pourquoi on me laissait si longtemps seul en tête", a pourtant commenté le pilote Honda alors que tous les essais libres ou qualificatifs avaient montré combien étaient proches les performances des pilotes sur ce circuit tourmenté niché dans un vallon.
En réalité, les "autres" n’étaient pas si loin. Valentino Rossi, relégué en deuxième ligne sur la grille, s’était bien repris en effectuant un départ explosif qui le mettait tout de suite sur les talons de Pedrosa. Les Ducati de Nicky Hayden et de Casey Stoner semblaient également vouloir confirmer leurs brillants essais tandis que Lorenzo, en 5e position était encore loin d’imaginer la tournure des événements.
A partir du 7e tour d’une course qui en comptait 27, Pedrosa, toujours sur le podium de Jerez depuis 2005 et vainqueur en MotoGP en 2008, décida de prendre le large, position qu’il affectionne lui qui a la réputation de ne pas être un bagarreur né.
Alors que l’écart entre les deux hommes de tête passait de 5/10e au 5e tour à 1,5 seconde au 11e, Lorenzo se plaçait en troisième position.
"A mi-course je me suis dit qu’il serait peut-être possible de faire quelque chose", a commenté le pilote Yamaha. Revenant sur Rossi, il le déborda au 21e tour avant de revenir sur Pedrosa et de devenir beaucoup plus ambitieux.
"A partir de ce moment là, je me fichais de tomber, je voulais juste gagner", a précisé le bouillant Mallorcais. "Je voulais passer à l’extérieur mais je pense que Dani n’était pas de cet avis. Je dois le féliciter car je ne l’avais jamais vu se battre ainsi auparavant", a-t-il poursuivi en conférence de presse.
C’est finalement dans les tout derniers virages que Pedrosa s’est imposé à l’intérieur alors que les deux hommes s’étaient touchés et avaient manqué de peu d’offrir un succès inespéré à Rossi, observateur attentif de la scène qui se déroulait devant lui.
Cette victoire - qui lui permet de prendre la tête du Championnat du monde - est "la plus belle de ma carrière" a lancé Lorenzo qui s’est autorisé un bain inattendu dans un étang situé au milieu du circuit.
En Moto2, l’histoire aurait vraiment pu mal tourner après une chute collective dans le premier tour. Au moment où il était sur le point de se faire passer par Simone Corsi, Shoya Tomizawa, alors en tête, glissait, heurtait l’Italien et finissait dans les graviers tandis qu’une dizaine de pilotes, en perte d’adhérence sur l’huile perdue par la moto du Japonais, quittaient également la piste à haute vitesse.
Après avoir été interrompue 30 minutes, la course devait reprendre avec tous ses protagonistes. Toni Elias, au terme d’une lutte farouche avec Tomizawa et Thomas Luthi devait finalement offrir la deuxième victoire espagnole de la journée.
La première avait été signée par Pol Espargaro en 125 cc, qui devançait deux autres de ses compatriotes, Nicolas Terol et Esteve Rabat. Une vraie "spanish party", selon les termes de Valentino Rossi.