La réussite sportive du Rugby club toulonnais (RCT), qui dispute dimanche à Marseille la finale du Challenge européen devant Cardiff après une demi-finale, perdue, de Top 14, traduit sur le terrain le fort développement économique du club depuis quatre saisons.
TOULON (AFP) - La réussite sportive du Rugby club toulonnais (RCT), qui dispute dimanche à Marseille la finale du Challenge européen devant Cardiff après une demi-finale, perdue, de Top 14, traduit sur le terrain le fort développement économique du club depuis quatre saisons.
Entre 2006 et 2009, le budget du RCT est ainsi passé de 6 à 17 M EUR, et le prévisionnel pour l’exercice 2010-2011, annoncé en début de semaine à la DNACG, s’établit à 20 M EUR.
Pour la première fois en six ans, le club varois devrait également enregistrer un -très léger- bénéfice selon son président Mourad Boudjellal, compris entre 50.000 et 100.000 euros en fonction du résultat de dimanche.
Le patron du club qui dirige la florissante maison d’édition de BD Soleil Editions (environ 40 M EUR de chiffre d’affaires) n’est évidemment pas étranger à cette croissance express qui range le RCT dans le quatuor de tête des gros budgets du Top 14, avec Toulouse, le Stade Français ou Clermont, émargeant eux à environ 20 M EUR.
Il a en effet investi, indique-t-il, environ 6,5 M EUR sur ses propres deniers depuis qu’il a pris le contrôle du club en mai 2006, en ProD2. Un peu moins de la moitié de cette somme ferait l’objet d’une clause de retour à meilleure fortune, mais Boudjellal affirme ne pas vouloir l’actionner : "Je suis payé en émotion", lance-t-il.
En interne, les services se sont également étoffés. "Avant, le mec chargé des relations avec les partenaires faisait sa tournée en Renault 19, bénévolement", sourit-il. Ils sont cinq salariés désormais à commercialiser l’image du club. Sur les 20 M EUR prévus la saison prochaine, 8,2 M EUR proviennent ainsi du partenariat (2,3 M EUR en 2006 selon Boudjellal), et 1,5 M EUR du merchandising (100.000 EUR en 2006).
Dans cette optique, l’un des grands chantiers du moment est le lancement à la rentrée de deux lignes de vêtements, en partenariat avec le bureau de style Boo Style : l’une, streetwear et sportive, sera siglée Dia 7, équipementier sportif, l’autre, plus chic, Urban Rugby. Celle-ci, "qui se positionne à terme en concurrence de la marque Quinze de Serge Blanco", aura vocation à être diffusée partout en France. Ces produits seront d’abord vendus dans la nouvelle boutique du club, qui jouxte le stade. Une brasserie y sera aussi créée, pour une surface totale de 200 m2.
"En merchandising, le RCT vaut à terme 3 M EUR", assure Boudjellal, qui croit aussi le club capable d’atteindre 25 à 30 M EUR de budget "sans avoir besoin d’un mécène, en générant sa propre économie".
Autre décision importante : la capacité du stade Mayol, antre du club situé à deux pas du port, sera portée de 13.800 à 15.000 places à la rentrée. Un investissement consenti par la mairie.
Les recettes billetterie 2010-2011 sont fixées à 6 M EUR. Avec près de 93% de taux de remplissage et 19.000 spectateurs de moyenne (comprenant les trois matches au Vélodrome de Marseille), le RCT figure là-aussi dans le haut du panier du Top 14. Quatorze loges supplémentaires sont également attendues pour la saison 2011-2012, contre 17 aujourd’hui. "Nous avons une liste d’attente, c’est le produit que l’on vend en premier", explique le président du seul club de l’élite du sud-est, avec Montpellier, mais bien loin de Marseille ou Nice (Fédérale 1).