Perpignan, champion de France en titre, et Clermont, son dauphin, se retrouveront pour la deuxième année d’affilée en finale du Top 14 de rugby, le 29 mai au Stade de France, après avoir éliminé respectivement le Stade Toulousain et Toulon en demi-finale.
SAINT-ETIENNE (AFP) - Clermont veut croire que son parcours laborieux en phase finale pour atteindre sa onzième finale de Championnat, symbolisé par sa victoire (35-29) après prolongation contre Toulon en demi-finale samedi, lui permettra d’accoucher (enfin) de son premier titre.
"Caractère" (Rougerie), "envie, tripes et courage" (Cotter), "coeur" (Parra)... Les mots ne manquaient pas aux Clermontois samedi dans les couloirs du stade Geoffroy-Guichard pour exprimer leur fierté d’avoir arraché la victoire face à Toulon, revenu au score (22-22) en remontant dix points dans les dix dernières minutes du temps réglementaire.
Tous sont convaincus que ce succès physique, technique, tactique mais aussi psychologique illustre le nouvel état d’esprit d’un groupe dans sa grande majorité marqué au fer rouge par les trois défaites lors des trois dernières finales du Top 14. D’autant que ce succès intervient une semaine après une autre victoire aux forceps (21-17) contre une équipe du Racing-Métro accrocheuse qui avait remis les Clermontois face à leurs démons.
"C’est à ce niveau-là que l’équipe a grandi, elle arrive aujourd’hui à renverser les tendances", souligne le troisième ligne Julien Bonnaire.
"On n’avait pas connu des matches comme celui-là et je suis très content que les joueurs aient vécu cela, avec une victoire à la sortie", se félicite l’entraîneur Vern Cotter.
Avec deux semaines pour préparer la finale du 29 mai contre Perpignan, revanche de la saison dernière, l’impact physique des 100 minutes disputées sera atténué. Mais les Clermontois, s’ils ont su réagir face à un adversaire revenu à leur hauteur, devront s’interroger sur la cause de leur frayeur : leur incapacité à tenir un score ou à +tuer+ un match.
"On aurait aimé se mettre à l’abri tout de suite, mais bon... Il va falloir travailler ça parce que Perpignan, c’est encore un cran au-dessus", remarquait le demi de mêlée Morgan Parra.
L’Usap, champion en titre à la maturité collective supérieure à celles affichées par le Racing et Toulon, a impressionné vendredi face au Stade Toulousain par la puissance et la maîtrise affichées pour remettre la main sur une demi-finale qui lui échappait (21-13).
Les Auvergnats ne devront pas non plus oublier qu’il ont bénéficié d’un peu de chance —complicité arbitrale disent leurs adversaires— à des moments-clés de leurs deux derniers matches avec une pénalité équivoque accordée à Parra face au Racing-Métro mais refusée dans des conditions quasi-identiques au Toulonnais Jonny Wilkinson samedi, et d’un essai accordé à Davit Zirakashvili malgré un en-avant.
Avec une inhabituelle capacité de réaction, des circonstances de jeu qui sourient et un groupe ambitieux mené sur le terrain par un Morgan Parra à maturation rapide et un Brock James qui a su se montrer à nouveau décisif, Clermont veut y croire.
"On verra dans quinze jours si on a grandi. Ce n’est pas sur ces marches-là (demi-finales) qu’on butait, mais sur la dernière", rappelle Julien Bonnaire.
Deux des trois finales perdues par Clermont, en 2007 contre le Stade Français et en 2009 contre Perpignan, l’ont été après des remontées adverses...