Le président de Biarritz, Serge Blanco, a rendu hommage à "l’état d’esprit exceptionnel" de ses joueurs et à ses cadres "qui ont su se remettre en question" après une saison difficile pour battre le Munster et atteindre la finale de la Coupe d’Europe de rugby.
SAINT-SÉBASTIEN (Espagne) (AFP) - Le président de Biarritz, Serge Blanco, a rendu hommage à "l’état d’esprit exceptionnel" de ses joueurs et à ses cadres "qui ont su se remettre en question" après une saison difficile pour battre le Munster et atteindre la finale de la Coupe d’Europe de rugby.
Q : Cette victoire contre le Munster est-elle une consécration pour Biarritz ?
R : "Si je fais un petit retour en arrière, en remontant à l’an 2000, il y a eu le dernier Challenge Yves-Du-Manoir remporté par le BO, trois titres de champion de France, deux demi-finales perdues, une finale de Coupe d’Europe perdue, contre le Munster d’ailleurs. On va faire notre deuxième finale en dix ans. La boucle est bouclée. Ce serait bien maintenant qu’on puisse finir avec un titre de champion d’Europe."
Q : Comment avez-vous vécu cette rencontre ?
R : "On s’est trompé au début. On avait misé sur le fait qu’il fasse beau. On voulait absolument les surprendre dans un autre domaine que (le combat des) avants. On a trop joué à la main alors qu’il pleuvait. On s’est emmuré dans un jeu qui ne nous convenait pas et qui, surtout, intéressait le Munster. Ils ont eu deux occasions sur des contres. Il a fallu remettre les choses en place à la mi-temps. Les entraîneurs ont bien parlé, les joueurs ont été réceptifs. Ce n’était pas évident de remplacer Damien Traille (blessé). Ensuite, il y a eu la rentrée de Julien Peyrelongue qui nous a redonné une assise et une vision du jeu. C’est une victoire logique."
Q : Cette finale européenne contre Toulouse fait quelque peu oublier une saison compliquée...
R : "Très compliquée car on a eu beaucoup de blessés. Mais on a toujours cru en ce groupe. Et sans vouloir être méchant, les joueurs qui vont nous quitter (à la fin de la saison) ne sont pas forcément des joueurs majeurs. On va se renforcer un petit peu, aussi. Je crois que l’état d’esprit de cette équipe est exceptionnel, autour de son capitaine, avec des cadres qui ont su se remettre en question. Le fait de faire plier le Munster, c’est une forme de revanche. Ils nous avaient battus deux fois, nous une fois. On est à égalité. J’espère qu’il y aura une passation de flambeau et que la saison prochaine, le BO sera encore en haut de l’affiche."
Q : Quels enseignements tirer de la présence de deux clubs français en finale de Coupe d’Europe ?
R : "Il y en a trois, avec Toulon en finale de la +deuxième Coupe d’Europe.+ Tout le travail fourni pendant la décennie écoulée est en train de payer. Contrairement à ce que l’on peut faire croire, la famille du rugby français peut être fière de ce qu’elle a fait. J’espère aussi que ça amènera beaucoup à l’équipe de France. Il n’y a pas de raison qu’en Coupe d’Europe, nos clubs dominent, et que l’équipe de France ne puisse pas être compétitive pour la Coupe du Monde."
Q : Est-ce la preuve du niveau relevé du Top 14 ?
R : "Je crois que le Top 14 est un championnat très difficile. J’était président pendant quelques années (sourires), les gens disaient : +c’est toujours pareil, il y a trois ou quatre équipes qui dominent.+ Aujourd’hui, il y a littéralement sept ou huit équipes susceptibles d’être championnes de France. Il n’y a pas un championnat au monde qui peut se permettre cela, dans n’importe quelle discipline. Le Top 14 a bien grandi. Il faut continuer à l’alimenter, et faire en sorte que notre sport devienne le deuxième sport le plus populaire en France."