Un an près le lancement du dispositif militaire français Sangaris en Centrafrique, le 5 décembre 2013, il semblerait que le calme soit revenu malgré l’insécurité dans le pays.
Le pire a été évité de justesse en République centrafricaine (RCA) comme le prouve la situation résumée à l’état-major des armées. "La mission a été accomplie. Un palier sécuritaire a été atteint. Des pics de violences subsistent mais la solution n’est plus seulement militaire" annonce Le Figaro dans ses colonnes de ce vendredi. Le 5 décembre 2013, la force militaire française "Sangaris" désignée le jour même par l’ONU intervient en urgence en RCA devant une situation de chaos décrété dans le pays. Suite à la chute du régime de François Bozizé, en mars 2013, par une coalition rebelle à dominante musulmane, la Séléka, des scènes rivalités se sont installées entre les communautés chrétiennes et musulmanes entraînant des tueries à Bangui.
Pour mettre en œuvre « Sangaris », 1600 soldats français, renforcés à 2000 en février, sont déployés pour gérer des éruptions subites de violence ainsi que des manifestations de "civils" qui se sont très vite transformées en affrontements de haute intensité, avec des armes de guerre et des instrumentalisations par des meneurs radicaux. A l’heure actuelle, dans les zones les plus sensibles, "la variation des rapports de force est permanente. En une semaine, tout peut s’inverser", a affirmé une source militaire.
Cette stabilisation ainsi que "l’émergence de signaux faibles de reprise" dans le pays sont les points importants évoqués au ministère de la Défense. Aujourd’hui, "de nombreuses armes ont été confisquées et 14 tonnes de munitions détruites. Le nombre de déplacés se serait réduit de moitié. Un redéploiement de l’administration s’esquisse dans un pays où l’État avait déserté", mais le mouvement reste ténu, précisent nos sources. En effet, les lignes de fractures, non binaires, divisent chaque camp en divers groupes et clans, politisés, communautaires ou même criminels. "Il n’y a pas une Centrafrique mais des Centrafrique", indiquait le général Francisco Soriano, l’ex-patron de "Sangaris".
D’après le général Éric Bellot des Minières qui a affirmé ce jeudi la perspective d’un désengagement des forces françaises, le pays est en voie de « normalisation ». Toutefois, la Minusca compte déployer 7500 soldats actuellement sur les 10 000 prévus et l’Union européenne retient une force de 700 hommes incluant 260 militaires et gendarmes français. La France diminue certes ses effectifs mais va "densifier ses capacités" pour réagir très rapidement, si besoin. Comme le rapportent nos sources, "des blindés dernière génération, les VBCI, et des hélicoptères d’attaque Tigre, doivent bientôt faire leur apparition sur le "théâtre" centrafricain."