A l’heure de débuter leur match contre l’Allemagne, les Ghanéens devaient certainement savoir qu’ils étaient le dernier espoir du football africain dans cette Coupe du monde que le continent organise pour la première fois. Condamnée à gagner, l’Allemagne n’allait pas être un client commode. Les coéquipiers de Schweinsteiger n’étant pas attentistes par nature, ils attaquèrent le match par le bon bout par l’intermédiaire de Podolski, Muller et Cacau, s’offrant deux corners dans les dix premières minutes. En face, le Ghana faisait preuve d’une bonne organisation avec des lignes resserrées et optait pour des contres éclairs et un pressing incessant sur les défenseurs adverses. Sur l’un d’entre eux, Asamoah Gyan eut la balle d’ouverture du score (11ème), avant de voir Lahm repousser sa tête sur la ligne (25ème).
Sur le plan physique, les Black Stars faisaient mieux que rivaliser avec la Nationalmannschaft. Mais à force de laisser passer leur chance, on commençait à se demander si les hommes de Milovan Rajevac n’allaient pas connaître, comme face à l’Australie (1-1), des absences fatales. Au retour des vestiaires, les Ghanéens reculèrent d’un cran, laissant l’initiative à leurs adversaires. La punition ne tarda pas. Sur l’une des multiples offensives allemandes, c’est Özil, maladroit dans la finition depuis le début du match, qui envoyait un missile des 20 mètres dans les filets de Kingson et libérait son équipe (59ème, 1-0). C’était cher payé.
Mais la bande à Paintsil ne cogitait pas longtemps, Prince Tagoe se chargeant de faire trembler Neuer (60ème). Les Ghanéens n’allaient pas craquer. En vérité, ils sont dans une progression logique depuis la Coupe d’Afrique des nations en Angola. Leur jeu collectif bien huilé désormais s’appuie toujours sur des individualités à la technique au-dessus de la moyenne. Nous pensons à Ayew, Boateng, Gyan, Annan etc. Il leur reste à mieux finir leurs actions offensives et à faire preuve de plus de mordant devant les buts adverses. Ils marquent toujours aussi peu (le mal algérien ?) en se créant une pléthore d’occasions. Leur qualification pour les huitièmes de finale est méritée, mais aurait pu être plus aisée.
L’équipe du Ghana : Kingson - Paintsil, Jo.Mensah, J.Mensah, Sarpei - Annan, K.-P.Boateng - Tagoe (Muntari, 62ème), K.Asamoah, Ayew - Gyan (Amoah, 81ème).
Les joueurs du match :Ghana : John Mensah. Le défenseur axial de Sunderland (revenant de blessure ne l’oublions pas) a fait un match plein contre l’Allemagne. Il a été pour beaucoup dans la bonne tenue de l’ensemble défensif.
Allemagne : Thomas Müller. Jusqu’à sortie après l’heure de jeu, l’attaquant du Bayern de Munich a souvent crée le danger. Ses raids ont fait souffrir le côté droit de la défense ghanéenne, ces centres n’étant en revanche pas toujours bien négociés par Cacau et Podolski. Jusqu’à la frappe instantanée et victorieuse d’Özil.