Longtemps impuissant et contrarié par des Chiliens, sans complexes comme à leur habitude mais trop maladroits dans le dernier geste, les Brésiliens ont forcé la décision en trois minutes. Sur un corner de Maicon, Juan monte le plus haut et place un puissant coup de tête sous la barre (1-0, 35e). Le défenseur de l’AS Roma (31 ans, 79 sélections) inscrit son 7e but en équipe nationale. L’absence de l’habituelle charnière centrale du Chili Ponce-Medel (tous les deux suspendus comme le futur Montpellierain Estrada) s’est faite sentir.
Sur un débordement de Robinho, Kaka, dévie pour ensuite Luis Fabiano. Invisible jusque-là, l’ex rennais (2000-2002) dribble Bravo et marque dans le but vide (2-0, 38e). L’attaquant de Séville (15 buts cette saison), en partance pour Manchester United qui tient la corde devant le Milan AC, marque son 3e but lors de ce Mondial après son doublé face à la Côte-d’Ivoire (3-1).
Comme face à l’Espagne, l’argentin Bielsa effectue un double changement à la pause. Mais son équipe souffre sur chaque accélération brésilienne malgré une supériorité dans la possession de balle (53 % contre 47 %) et dans le nombre de duels gagnés (60 contre 54).
Sur une remontée, Ramires, le joueur de Benfica (L1 Portugal) qui suppléait Felipe Melo (blessé à la cheville gauche), sert en profondeur Robinho qui marque sans contrôle (3-0, 59e).Ramires intercepte une passe chilienne sur la ligne médiane, remonte le terrain dans l’axe jusqu’aux 18 mètres avant de servir l’attaquant de Santos sur sa gauche. Sans contrôle, Robinho marque d’un tir tendu du droit (3-0, 59e). Auteur de son 1er but lors de cette Coupe du Monde, l’attaquant de Santos, qui appartient toujours à Manchester City (qui l’a proposé au Barça), aime jouer les bourreaux des Chiliens. C’est son 8e but en 6 matchs face à eux.
Même menés 3-0 et visiblement émoussés par les efforts consentis à dix vendredi face à l’Espagne (défaite 2-1), les Chiliens ont continué à attaquer. Fidèles à leur philosophie, ils ont fait honneur au jeu. À l’image de cette volée de Suazo sur la transversale (77e), ils auraient mérité de réduire la marque. Après des éliminatoires remarquables (2e de la zone Amsud derrière... le Brésil) cette équipe qui s’appuie sur une belle génération (3e du Mondial des - de 20 ans en 2007) a montré qu’elle avait de l’avenir. Elle peut quitter la Coupe du Monde la tête haute après de très belles prestations et deux victoires acquises face au Honduras (1-0) et la Suisse (1-0).
Si le 4-3-1-2 de Dunga privilégie la discipline à l’esthétique, cette organisation reste d’une froide efficacité. Un véritable rouleau compresseur qui s’appuie sur une défense solide et un trio offensif redoutable. Comme leur équipe, Kaka, Robinho et Luis Fabiano montent en puissance. Si les adeptes d’un football-samba, resteront sur leur faim, le Brésil gagne en fluidité à chacun de ses matchs. Seul petit point noir, le 2e carton jaune pris par Ramires. Auteur d’une belle prestation, il ratera les quarts.