Après deux années de tatonnement, l’équipe va savoir si 2010 peut s’inscrire dans la lignée de 1998 et 2006. Ces deux éditions ont en commun le peu de certitudes qui entouraient les Bleus avant leur entrée dans la compétition. De ce point de vue-là, celle qui débute aujourd’hui, la première sur le continent africain, n’a rien à envier à ses devancières.
Qualifiés in extremis pour le Mondial après avoir enduré des souffrances auxquelles s’est greffée la polémique autour de la main de Thierry Henry contre l’Irlande en barrages, les joueurs de Raymond Domenech sont là, bien là et quelque part, c’est qu’ils « le méritent ». Pas moins en tout cas que « les 31 autres équipes » présentes en Afrique du Sud, a souligné le sélectionneur hier soir.
Depuis deux ans et le retentissant échec de l’Euro 2008, la difficulté semble être devenue le compagnon d’infortune des Bleus. Ce qui pourrait constituer un avantage pendant l’épreuve si la France se retrouvait adossé à un mur qu’elle ne connaît que trop bien.
La lueur d’espoir aperçue dans l’instauration du 4-3-3 et la prestation livrée contre le Costa Rica s’est effacée pour refaire place aux doutes et à l’inquiétude. La Tunisie, mais surtout la Chine sont passées par là. « Parce qu’avant la Chine, tout le monde croyait en nous ? », a ironiquement demandé Evra en conférence de presse. Plus que maintenant, lui répondit un confrère. « Ah ? Je ne sais pas, je ne sais pas ce qui se dit dans les médias. Pour moi, rien n’a changé. Ça ne fait évidemment pas plaisir de perdre contre la Chine, mais le plus important, c’est l’Uruguay ». On ne peut pas entièrement lui donner tort.
Même dans la tempête, il semble se dégager de cette équipe la conviction que « tout est possible ». Y compris de la voir déjouer les pronostics pour « aller au bout ». Au vu de ce qu’ont montré les Bleus jusqu’ici, l’objectif apparaît démesuré, limite grotesque. Pourtant, « on a vraiment quelque chose à jouer, assure Evra. On est serein, on a confiance en nous ». Le nouveau capitaine de l’équipe de France s’appuie sur « l’état d’esprit » qui anime le groupe pour justifier ces propos. « On est là pour gagner ensemble, pas chacun de notre côté. Les gars sont unis, soudés... C’est ça la différence ». Mais de faire remarquer, lucide : « Si on ne va pas au bout, on pourra toujours parler de l’état d’esprit, on nous dira qu’on a été nuls parce qu’on n’a pas gagné ». Le premier match contre l’Uruguay devrait donner quelques indications sur le comportement des Bleus pendant le Mondial. Après en avoir tant parlé, il est temps de le jouer.
(Source :lequipe.fr)