Eliminés dès le premier tour de la Coupe de monde, les Bleus sont arrivés hier en fin de matinée à l’aéroport du Bourget, protégés par un impressionnant dispositif de sécurité. Dans la foulée, l’attaquant Thierry Henry a été reçu à l’Elysée par Nicolas Sarkozy. Les critiques ne sont pas faites attendre : leaders syndicaux et de l’opposition jugent cette rencontre malvenue lors d’une journée de mobilisation sociale sur les retraites.
Après leur fiasco en Afrique du Sud, les Bleus sont rentrés hier en France. Eliminée dès le premier tour de la Coupe de monde, l’équipe de France de football est arrivée en catimini, peu de supporters se sont déplacés pour accueillir les joueurs qui se sont engouffrés dans des bus et jets privés entourés d’un important dispositif de sécurité.
Dans la foulée, l’attaquant vedette Thierry Henry a été reçu à l’Elysée par Nicolas Sarkozy. Le matin, lors du petit-déjeuner hebdomadaire de la majorité, le chef de l’Etat avait répété que ce rendez-vous avait été fixé « à la demande » du joueur. « On verra ce qu’il veut me dire. Si je ne m’occupe pas de ce problème, on me le reprochera mais on n’a pas vocation à intervenir en permanence sur ce dossier », a ajouté le président, selon l’un des participants à la réunion.
Quant aux révélations, il faudra attendre car rien n’a filtré de cet entretien entre l’attaquant des Bleus et le Président de la République. Pendant environ une heure, Thierry Henry a été entendu par le Chef de l’Etat mais pour l’heure, impossible de connaître la teneur de ce dialogue.
Ce rendez-vous a suscité une volée de critiques à gauche, où certains ont accusé Nicolas Sarkozy d’en faire trop sur le dossier du football en pleine journée d’action contre la réforme des retraites.
Dans le carré de tête de la manifestation parisienne contre la réforme des retraites souhaitée par le gouvernement, les dirigeants de la CGT et de la CFDT ont ironisé sur cette réception au fort impact médiatique. "Dès lors que 23 grévistes (les joueurs de l’équipe de France de football, ndlr) parviennent à modifier l’agenda du président de la République, assez naturellement, on pourrait penser que les responsables syndicaux puissent être reçus", a lancé Bernard Thibault (CGT). François Chérèque (CFDT) lui a emboîté le pas : "Le président de la République peut dormir tranquille, il y a plusieurs millions de personnes dans la rue aujourd’hui, il y a des millions de chômeurs, on a des problèmes de pouvoir d’achat et lui passe son temps à écouter les états d’âme d’un footballeur qui gagne 15 millions par an".
Thierry Henry reste avec 18,8 millions d’euros de revenus annuels le sportif français le mieux payé, selon une enquête publiée en mars dernier par l’Equipe Magazine.
Source : AFP