William Gallas, l’un des cadres de l’équipe de France, considère que c’est Raymond Domenech qui a été "le vrai problème" des Bleus lors de la Coupe du monde achevée sur une élimination précoce. Après les insultes de Nicolas Anelka à l’encontre du sélectionneur et une grève de l’entraînement orchestrée par les joueurs, la débâcle des Bleus reste gravée dans les esprits.
Après Evra, Abidal, Henry, Ruffier et Malouda, c’est au tour de William Gallas d’exprimer son sentiment sur le fiasco des Bleus en Afrique du Sud. "S’il y a eu fiasco, il y a des raisons. Et pour moi il ne faut pas se voiler la face : elles viennent de l’entraîneur", déclare William Gallas, actuellement sans club puisque son contrat avec Arsenal a expiré, dans le magazine des Inrockuptibles à paraître jeudi. "Le vrai problème, c’est le sélectionneur (...). Je n’ai pas été bon, on n’a pas été bons. Mais le coach n’a pas été bon non plus", renchérit-il, déplorant que l’équipe n’ait pas joué "avec deux attaquants".
"Même les entraînements n’étaient pas au niveau", ajoute Gallas. "Vous pouvez avoir les meilleurs joueurs du monde dans votre équipe, si vous n’avez pas l’entraîneur qu’il faut, vous n’aurez pas de résultats." Selon Gallas, qui a disputé les trois matchs des Bleus au Mondial sud-africain, "il y a vraiment eu un problème de communication" avec le sélectionneur. "Domenech n’était pas ouvert. Beaucoup de joueurs ne pouvaient pas parler avec lui. C’était mon cas", souligne Gallas, 32 ans, 84 sélections depuis 2001.
Le défenseur revient également sur l’épisode de l’insulte de Nicolas Anelka au sélectionneur, due selon lui à "un ras-le-bol qui durait depuis plusieurs semaines". "Domenech nous a martelé : ’Mettez votre ego de côté’. Mais je pense que lui a oublié de le faire", juge Gallas, assurant que le sélectionneur a refusé de parler à Anelka après la parution de l’article de l’Equipe révélant ses propos.
Selon Gallas, tous les joueurs étaient d’accord pour boycotter l’entraînement le 20 juin, au lendemain de l’exclusion d’Anelka, assurant qu’ils avaient été "empêchés" de présenter leurs excuses par la suite pour ce geste. Il réfute l’idée de "clans" dans l’équipe ("Il y avait une très bonne ambiance") et la rumeur selon laquelle Yoann Gourcuff a été mis en touche par certains joueurs ("Personne ne l’a écarté"). Le défenseur des Bleus affirme également avoir vu "des joueurs effondrés", "abattus" après la défaite finale face à l’Afrique du Sud (2-1). Gallas parle également de sa déception de ne pas avoir récupéré le brassard de capitaine, donné à Patrice Evra, quand l’habituel titulaire du brassard, Thierry Henry, a été relégué sur le banc.
"Le plus dur, c’est la façon dont ça s’est passé", détaille-t-il. "Je le constate en entrant dans le vestiaire" lors du match de préparation face au Costa Rica le 26 mai, en voyant le brassard accroché au maillot d’Evra. "Il (Domenech) m’a dit : ’De toute façon, tu ne seras pas un bon capitaine’", raconte-t-il.