Après les révélations faites par le site Médiapart sur l’établissement de « quotas » de joueurs binationaux, l’affaire prend de l’ampleur au sein de la Fédération Française de Football. Trois inspecteurs mènent une mission d’enquête pour faire toute la lumière sur cette affaire. C’est actuellement Laurent Blanc, le sélectionneur de l’équipe de France qui se retrouve pris dans la tourmente. Soutenus par certains, fustigés par d’autres, il n’a à priori pas encore été entendu, mais Chantale Jouanno, la ministre des Sports a annoncé qu’elle présenterait elle-même les conclusions de l’enquête lundi prochain.
A l’origine du scandale qui secoue la FFF, une réunion entre les cadres dirigeants où il aurait été question d’introduire des « quotas » de joueurs selon leur nationalité. Une information publiée par le site Médiapart, enregistrement de ladite réunion et documents officiels à l’appui.
Accusée de discrimination raciale, la FFF a ouvert une enquête interne. Le directeur technique national de la Fédération, François Blaquart, a été suspendu de ses fonctions à titre provisoire dimanche dernier. Hier, la publication de graphiques classant les joueurs selon leur nationalité, semble impliquer encore davantage François Blaquart, dont le poste apparait compromis.
Si la FFF a pris la décision de tirer les choses au clair en interne, l’instauration de quotas relève du pénal, une inspection menée par trois agents devra déterminer, si il y a lieu de saisir ou non le procureur. Les trois inspecteurs, désignés pour faire la lumière sur cette affaire, doivent notamment auditionner le sélectionneur des Bleus. A l’heure actuelle, Laurent Blanc sera entendu lundi et se trouverait toujours en Italie. Mais beaucoup noms du football français ont déjà pris position quant à son avenir au sein de la FFF. Et les avis divergent…
Certains anciens coéquipiers du sélectionneur se sont spontanément exprimés sur ces accusations. Pour Lilian Thuram et Patrick Vieira, les excuses de Laurent Blanc ne sont pas à la hauteur de la gravité des propos. En revanche, Bixente Lizarazu et Didier Deschamps ont pris la défense du sélectionneur, estimant qu’il n’avait pas à démissionner. Ce qu’on appelle désormais « l’affaire des quotas », a semé la zizanie entre les anciens champions de 1998, dont certains semblent en profiter pour régler de vieux comptes. Toute cette semaine, la polémique n’a cessé d’enfler, rythmée par les réactions de chacun et la publication de nouveaux éléments à charge par Médiapart.
La ministre des Sports, Chantale Jouanno, a annoncé vendredi que les résultats de la mission ministérielle seront rendus publics lundi prochain. Le rapport de l’enquête interne à la FFF sera achevé quant à lui entre lundi et mercredi. Un conseil fédéral extraordinaire est d’ores et déjà prévu jeudi prochain.