Deux femmes accusent de viol Damien Abad, ancien président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, et nouveau ministre des Solidarités. Les faits présumés remontent à 2010 et 2011, a révélé Mediapart le samedi 21 mai. L’Union des femmes réunionnaises (UFR) se dit "choquée" par cette nomination de la Première ministre, Élisabeth Borne.
Deux femmes affirment avoir été violées par le nouveau ministre des Solidarités, Damien Abad. D’après Mediapart, les faits présumés remontent à 2010 et 2011. L’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique aurait remonté les faits auprès des instances de La République en Marche, au parti Les Républicains ainsi qu’au procureur de la République.
Questionnée par l’équipe de LINFO.re, Évelyne Corbière, porte-parole de l’Union des femmes réunionnaises, dit être choquée par le choix d’Élisabeth Borne. "Ce n’est pas la première fois qu’une personne accusée pour des faits similaires est nommée au gouvernement. Cette nomination nous inspire une grande méfiance vis-à-vis du gouvernement", indique-t-elle.
Selon Mme Corbière, le gouvernement d’Emmanuel Macron envoie un message totalement contradictoire. "On dit qu’on veut lutter contre les violences faites aux femmes, qu’on veut que la parole se libère, mais les paroles ne suivent pas les actes. C’est toujours la parole des femmes qui est remise en question", regrette-t-elle.
D’ailleurs, selon la représentante de l’UFR, c’est la présomption d’innocence qui prévaut dans ce cas précis pour le président de la République et sa Première ministre et non pas "la présomption de la vérité des femmes". "On continue de dire que ce sont les femmes qui exagèrent, qu’elles mentent, qu’elles sont vénales et on fait confiance aux hommes qui sont accusés", poursuit-elle. “Il n’y a pas de fumée sans feu.”
Au-delà des accusations pour viols, Évelyne Corbière souligne que Damien Abad est un homme qui se comporte mal avec les femmes. Pour elle, les femmes qui se sont confiées à Médiapart ont eu raison de dénoncer le nouveau ministre des Solidarités, de l’Autonomie et du Handicap.
"Maintenant, c’est à la justice de faire son travail, qu’elle demeure impartiale. Il faut beaucoup de courage pour dénoncer un homme connu, un homme d’Etat. Alors, nous à l’UFR, on veut témoigner notre soutien à ces femmes qui ont eu le courage de parler", conclut-elle.
Ce lundi, la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, a commenté ce lundi l’affaire Abad en soulignant qu’il revient à "la justice de faire la vérité".
Dimanche 22 mai, Elisabeth Borne la Première ministre a quant à elle assuré sur France Info que "bien évidemment", elle n’était pas au courant et avait découvert cette affaire via les révélations de Mediapart. La cheffe du gouvernement a par ailleurs indiqué : "Je peux vous assurer que s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie, on tirera toutes les conséquences". Un entretien a eu lieu entre Elisabeth Borne et Damien Abad dimanche soir.
Après la révélation d’accusations de viol visant Damien Abad, l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique appelle ce mardi à une manifestation, à 18 heures, place Saint-Augustin, dans le VIIIe arrondissement de Paris.