Le Giro, dont la 6e étape est revenue vendredi à l’Australien Matthew Lloyd, retourne samedi à l’antique sur les chemins poussiéreux de Toscane, les "strade bianche", piégeuses pour les favoris.
MARINA DI CARRARA (Italie) (AFP) - Le Giro, dont la 6e étape est revenue vendredi à l’Australien Matthew Lloyd, retourne samedi à l’antique sur les chemins poussiéreux de Toscane, les "strade bianche", piégeuses pour les favoris.
"Ce sera une étape difficile", a annoncé le porteur du maillot rose, l’Italien Vincenzo Nibali, après en avoir terminé vendredi à Marina di Carrara avec les 172 kilomètres d’un parcours sans conséquence sur le classement général.
Pour la première fois, le Giro moderne utilise ces chemins de terre qui sillonnent les collines de Toscane et servent de cadre à l’Eroica, une épreuve de création récente qui se dispute chaque année en mars.
Cette fois, la course rose emprunte 19,5 kilomètres, en deux tronçons, pour rejoindre le bourg viticole de Montalcino, où est élevé l’un des très grands crus italiens (Brunello). Ce final spectaculaire dans les 30 derniers kilomètres offre ainsi de belles possibilités aux attaquants, avantagés comme le seront en juillet prochain les spécialistes des pavés dans l’étape d’Arenberg du prochain Tour de France.
Le parcours toscan, à la défaveur des grimpeurs, ne peut qu’inspirer un coureur tel que le Kazakh Alexandre Vinokourov, qui doit prendre du temps avant les grands cols. Mais la position de "Vino", inchangée au classement général (4e à 33 sec), a été affaiblie par l’abandon, vendredi, de son coéquipier italien Paolo Tiralongo, son premier soutien en montagne qui a quitté le Giro suite à une chute.
De Fidenza à Marina di Carrara, les favoris se sont réservés durant cette journée contrariée une nouvelle fois par une grosse averse. Ils ont laissé du champ à deux coureurs, Matthew Lloyd et le Suisse Rubens Bertogliati, échappés dès le 45e kilomètre.
Bertogliati, un rouleur qui a connu sa gloire dans le Tour de France 2002 (victoire d’étape à Luxembourg et maillot jaune pendant deux jours), n’a pu garder le contact avec Lloyd dans la dernière difficulté, à une douzaine de kilomètres de l’arrivée, après le passage près des carrières de marbre de Carrare. L’Australien, bientôt âgé de 27 ans, s’est alors dirigé vers un succès en solitaire.
Champion de son pays en 2008, Lloyd a évoqué avec émotion le Giro, "une course spéciale, romantique, très belle". En connaisseur, puisque l’Australien qui court pour une équipe belge (Omega Pharma) depuis 2007 réside en Italie, dans la cité lombarde de Varèse.
Les sprinteurs, battus la veille par l’échappée conclue par Jérôme Pineau, ont échoué cette fois plus nettement encore. C’est pour la troisième place que l’Allemand Danilo Hondo a réglé le peloton à 1 min 15 sec du vainqueur.
A Montalcino, l’hypothèse d’un sprint est encore plus aléatoire. D’autant que le sommet du Poggio Civitella, une montée avec un passage à 16 %, est distant de moins de 5 kilomètres de l’arrivée jugée dans cette petite cité qui n’avait plus accueilli le Giro depuis 1987.