Filippo Pozzato, revêtu du maillot tricolore de champion d’Italie, a redonné les couleurs nationales au Giro en enlevant jeudi la 12e étape, embrasée dans son final à l’approche de Porto Recanati (est).
PORTO RECANATI (AFP) - Filippo Pozzato, revêtu du maillot tricolore de champion d’Italie, a redonné les couleurs nationales au Giro en enlevant jeudi la 12e étape, embrasée dans son final à l’approche de Porto Recanati (est).
Symboliquement, c’est par Pozzato, l’un de ses coureurs de premier plan, que le cyclisme italien a redressé la tête. Malheureux dans les classiques, le vainqueur de Milan-Sanremo 2006 s’est imposé cette fois à deux Français, Thomas Voeckler et Jérôme Pineau, en tête d’un groupe comprenant plusieurs des favoris du Giro, défaits la veille sur la route de L’Aquila.
Ni l’Australien Richie Porte, le porteur du maillot rose, ni l’Espagnol Carlos Sastre, réinstallé en position de favori au lendemain de son coup de maître, n’ont accompagné ce groupe parti dans la dernière difficulté du jour, à 12 kilomètres de l’arrivée. Pas plus que le champion du monde, l’Australien Cadel Evans, trahi par ses nerfs dans le final.
Surpris par le mouvement offensif qui concernait dix coureurs (Scarponi, Basso, Nibali, Garzelli, Cunego, Vinokourov, Pinotti, Pozzato, Pineau, Voeckler), Evans s’est placé en tête du peloton dans la descente vers le littoral. Inquiet, le champion du monde a roulé pour gommer la différence et a mal réagi à l’intervention de l’Italien Daniele Righi, qui cherchait à casser la poursuite.
Sous les caméras de l’hélicoptère de la télévision, Evans, poing brandi, s’est accroché avec Righi. Il a récolté pour finir une amende de 2000 francs suisses (1400 euros), tout comme son adversaire.
"C’était le jeu de l’équipe de casser le rythme puisque nous avions Cunego devant, a expliqué Righi. Je n’ai pas freiné, je n’ai fait que mon travail. Ce sont des phases de course. C’est lui qui a le maillot de champion du monde. Il devrait être un exemple."
Au bilan, Evans a perdu 10 secondes, le retard du peloton sur le groupe de tête qui s’est disputé la victoire dans les rues ensoleillées de Porto Recanati. L’Italien Vincenzo Nibali et le Kazakh Alexandre Vinokourov ont lancé le sprint de loin mais l’avantage est resté à Pozzato (Katusha), présumé le plus rapide du groupe.
Interrogé sur l’attitude d’Evans, Pozzato a résumé la situation : "Il est sans doute un peu nerveux. Il est très fort mais il n’a pas une équipe pour gagner le Giro. Alors, perdre des secondes dans une bosse comme celle d’aujourd’hui..."
Au moins Evans a-t-il été épargné par les critiques sur l’attitude des favoris qui ont perdu une douzaine de minutes dans l’étape précédente. Au contraire de l’équipe Liquigas, la plus puissante de ce Giro, qui a compromis par sa passivité les chances de victoire de ses leaders (Basso, Nibali).
"Liquigas a commis une grosse erreur en laissant ses trois coureurs qui doivent travailler dans l’échappée alors que leurs leaders étaient derrière. Ils n’ont pas compris assez tôt que Vinokourov préférait laisser filer le maillot rose et que son équipe n’était pas assez forte pour contrôler la course", a expliqué à l’AFP un directeur sportif concurrent.
Vendredi, la 13e étape, longue de 223 kilomètres, franchit deux difficultés dans les 70 derniers kilomètres pour rejoindre Cesenatico, la ville de Marco Pantani (vainqueur du Giro et du Tour 1998) décédé en 2004.