Ivan Basso, entré en vainqueur dans les arènes de Vérone, a gagné dimanche la 93e édition du Giro et redonné les couleurs au cyclisme italien, privé de grand succès depuis l’automne 2008 et affaibli par des affaires de dopage à répétition.
VÉRONE (AFP) - Ivan Basso, entré en vainqueur dans les arènes de Vérone, a gagné dimanche la 93e édition du Giro et redonné les couleurs au cyclisme italien, privé de grand succès depuis l’automne 2008 et affaibli par des affaires de dopage à répétition.
Repenti lui-même, Basso est revenu au sommet pour connaître un triomphe dans le lieu tout décoré de rose où Francesco Moser avait battu Laurent Fignon en 1984.
La dernière étape, un contre-la-montre de 15 kilomètres gagné par le Suédois Gustav Larsson, s’est révélée une formalité Basso. Sur le parcours reprenant pour l’essentiel le circuit des Championnats du monde 1999 et 2004, il a porté son avance sur l’Espagnol David Arroyo à 1 min 51 sec au classement final.
A 32 ans, l’Italien a enlevé le Giro pour la deuxième fois. Mais, cette fois, sans creuser les écarts phénoménaux de 2006, quand il avait repoussé son dauphin, l’anonyme espagnol Jose Enrique Gutierrez surnommé le "buffle" (disparu depuis dans la tempête Puerto), à plus de 9 minutes.
Quatre ans plus tard, le Lombard au physique de gendre idéal s’est surtout appuyé sur le collectif de son équipe, la plus forte durant les trois semaines de course. Tant par ses "gregarii" dévoués que par l’Italien Vincenzo Nibali (3e), à la fois lieutenant et suppléant potentiel de Basso qui a fait étalage de talents exceptionnels de descendeur.
"Je lui dois une partie de mon maillot rose", a reconnu Basso, qui souffre de ses limites en descente. Catalogué diesel, le vainqueur final du Giro mise d’abord sur ses qualités de fond et de récupération qui en font un coureur de grand tour bien plus que de courses d’un jour.
En difficulté sur les "strade bianche" (7e étape), les routes non goudronnées en Toscane où l’Australien Cadel Evans et le Kazakh Alexandre Vinokourov étaient passés à l’attaque, Basso a reçu l’aide de Nibali.
Le Varésan a ensuite justifié son statut de capitaine d’équipe dans le Zoncolan, où il s’est affirmé le meilleur grimpeur sur les pentes raides de ce col hors normes, et a confirmé cette montée en puissance dans les grands cols de la dernière semaine.
A l’inverse, ses adversaires ont souffert de la supériorité de Liquigas. Evans, champion du monde handicapé par un entourage très fragile, a combattu jusqu’au bout mais s’est classé finalement 5e devant Vinokourov, grand animateur de la course durant sa première moitié.
L’Espagnol Carlos Sastre, affaibli par plusieurs chutes, s’est résigné à la 8e place, loin de ses espérances de départ. Comme Arroyo et deux des révélations de l’épreuve (l’Australien Richie Porte et le Croate Robert Kiserlovski), le vainqueur du Tour 2008 a pourtant bénéficié d’un bon de 12 minutes grâce à une échappée-fleuve de 56 coureurs sur la route de L’Aquila.
Car ce Giro mouvementé, durci par les conditions climatiques, a donné lieu à une course passionnante, rarement vue dans un grand tour. Il n’a délivré sa vérité qu’à 2 jours de l’arrivée, quand Arroyo a fini par baisser pavillon dans les 10 derniers kilomètres de la remontée vers Aprica, après le Mortirolo.
Tout était en place dès lors pour que Basso soit le premier coureur repenti à gagner un grand tour après sa suspension, à la grande satisfaction de la "famille" du cyclisme italien.
Avec l’espoir partagé par un public un peu moins dense qu’à l’habitude de ne pas être déçu par la suite, alors que les éditions précédentes ont été salies a posteriori par plusieurs de leurs acteurs (Ricco, Sella, Piepoli, Di Luca, Pellizotti).