La Somalienne Saamiya Yusuf Omar est décédée sur une embarcation de fortune alors qu’elle tentait de rejoindre l’Europe par la Méditerranée. Elle avait à peine 21 ans.
Ce tragique évènement remonte à avril dernier mais ce n’est que récemment que la nouvelle a été dévoilée par un ancien athlète somalien, Abdi Bile, lors d’une rencontre publique avec des membres du comité olympique somalien. Alors qu’un journaliste lui a demandé : « Savez-vous ce qu’est devenue Saamiya Yusuf Omar ? » L’homme a répondu tout ému : « Elle est morte pour rejoindre l’Occident. Elle était montée à bord d’une ’charrette de la mer’ qui, de Libye, devait la conduire en Italie. Mais elle n’y est jamais arrivée ».
Saamiya Yusuf Omar portait le dossard 2895 aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008. Adolescente à l’époque, elle était l’une des deux seules athlètes à représenter la Somalie. Elle était même le porte-drapeau de sa nation lors du défilé de la cérémonie d’ouverture.
Les spectateurs, émus, l’avaient applaudie dans sa série du 200 m, au cours de laquelle elle était arrivée dans un temps anecdotique de 32 secondes et 16 centièmes. Mais ce qui importait, c’était d’où elle venait, car pour participer aux Jeux olympiques, « elle avait dû surmonter une montagne d’obstacles. Le pays était dominé par les fondamentalistes islamiques, qui voyaient d’un mauvais œil une femme athlète »,observe Le Monde.
Originaire de Mogadiscio, Saamiya était l’aînée de six frères et sœurs, et son père avait été assassiné dans la rue. Comme le rappelle le quotidien, l’expérience olympique avait plu à la jeune fille : « Cela a été très beau de défiler avec les meilleurs athlètes du monde », avait-elle répondu aux journalistes qui l’interrogeaient, et cela ressemblait au début d’une histoire de revanche sur la vie … mais son destin fût tout autre.
« Saamiya était arrivée jusqu’à Pékin encore adolescente et, à 21 ans, avait peut-être en tête Londres 2012 lorsqu’elle est montée à bord de l’embarcation qui l’a conduite à la mort en avril »,continue Le Monde dans son portrait émouvant. Et selon le blog Fortress Europe, environ 18.000 personnes seraient mortes comme Saamiya en Méditerranée ces 20 dernières années.