RadioShack, l’équipe de Lance Armstrong, a contre-attaqué vendredi en accusant Floyd Landis d’avoir voulu pratiquer une forme de chantage, notamment en mettant son silence en balance contre une place dans le peloton cycliste pour lui et sa nouvelle équipe.
LOS ANGELES (Etats-Unis) (AFP) - RadioShack, l’équipe de Lance Armstrong, a contre-attaqué vendredi en accusant Floyd Landis d’avoir voulu pratiquer une forme de chantage, notamment en mettant son silence en balance contre une place dans le peloton cycliste pour lui et sa nouvelle équipe.
Deux jours après avoir admis s’être dopé pendant l’essentiel de sa carrière et avoir notamment accusé de dopage Armstrong et d’autres coureurs américains de renom, Landis a trouvé son premier défenseur public en la personne de son compatriote Greg LeMond, triple vainqueur du Tour de France.
"Je crois à la plupart de ses déclarations, a indiqué LeMond, qui est en mauvais termes avec Armstrong et n’est de fait plus en grâce aux Etats-Unis. J’imagine, de par ma propre expérience, que Landis paye le prix fort pour son honnêteté et je le soutiens dans sa tentative de se libérer du poids du passé."
Mais pour l’instant, il n’y a pas l’ombre d’un témoignage pour corroborer les lourdes accusations de Landis, en tout cas publiquement.
Au contraire, Armstrong et son équipe en ont remis une couche vendredi.
Ils s’étaient déjà défendu jeudi en soulignant le peu de crédibilité de Landis, qui, déchu de sa victoire dans le Tour de France 2006 après un contrôle positif, a nié tout dopage, même sous serment, s’est ruiné en frais judiciaires pour sa défense, a fait appel à des dons et écrit un livre sur son innocence.
Dans un communiqué posté sur son site internet, RadioShack a publié des échanges de courriers électroniques notamment entre Landis, le docteur Brent Kay, le sponsor de son équipe Bahati Fondation, Armstrong et les organisateurs du Tour de Californie, qui se déroule en ce moment et jusqu’à dimanche.
Selon l’équipe américaine, ses aveux sont notamment la conséquence du fait que Landis n’a pas été retenu pour courir cette épreuve.
Le Tour de Californie, qui célébrait vendredi la première arrivée au sommet (2000 m) de sa jeune histoire après une étape montagneuse à souhait qui a mis 28 coureurs au tapis, est d’ailleurs éclipsé par la saga Armstrong/Landis.
"Une lecture même superficielle (des emails) révèle une tentative de vengeance troublante, déplacée et haineuse (de Landis) afin de compenser ce qu’il croit être un manque de prise en considération", explique l’équipe d’Armstrong et du manageur Johan Bruyneel, également mis en cause.
"Alors que ce type d’accusations sans fondements contre Lance Armstrong se sont avérées fausses par le passé, il est regrettable que de nombreuses personnes dans le cyclisme soient maintenant attaquées par un Landis amer qui, simplement, n’a aucune crédibilité", souligne aussi le communiqué.
Landis aurait tenté de faire chanter Armstrong en le menaçant de l’accuser "d’avoir utilisé le dopage sanguin et des produits interdits pour l’aider à gagner les trois Tours de France" courus ensemble chez US Postal (2002-2004).
"Quand il n’a pas reçu satisfaction, il a mis sa menace à exécution et a fourni à la presse de fausses accusations", a expliqué RadioShack, qui a précisé que les "menaces" contre Armstrong ont débuté il y a deux ans par SMS.
Dans une tentative d’apaisement, le docteur Kay a suggéré dans les emails que Landis soit engagé par RadioShack pour courir aux côtés d’Armstrong...
En Italie, où son équipe court le Giro, le manageur de BMC John Lelangue, qui dirigeait Landis chez Phonak dans la Grande Boucle 2006, a regretté que l’on prenne ces accusations "comme argent comptant".
"Quelle crédibilité a-t-il ? s’est-il interrogé. "Ma conscience, je n’ai pas besoin de la laver", a-t-il aussi ironisé, en référence aux propos de Landis disant avoir fini par avouer s’être dopé pour "laver" sa conscience.