Le Giro a trouvé enfin le soleil dans le sud de l’Italie, mardi à Bitonto, où l’Américain Tyler Farrar (Garmin-Transitions) s’est imposé dans un sprint sinueux.
BITONTO (AFP) - Le Giro a trouvé enfin le soleil dans le sud de l’Italie, mardi à Bitonto, où l’Américain Tyler Farrar (Garmin-Transitions) s’est imposé dans un sprint sinueux.
Après le déluge de la veille, le peloton a apprécié la chaleur durant "la journée la plus tranquille depuis le départ", de l’avis du maillot rose, le Kazakh Alexandre Vinokourov, malgré les 230 kilomètres à parcourir jusqu’à Bitonto, une localité des Pouilles entourée par les champs d’oliviers.
Magistralement piloté par son coéquipier Julian Dean (3e) dans le final sinueux de Bitonto, Farrar a songé un instant à lui laisser la victoire, tant le Néo-Zélandais avait creusé l’écart. "Mais j’ai vu (Fabio) Sabatini arriver derrière", a expliqué le vainqueur du jour, qui a franchi la ligne avec plus d’une longueur d’avance sur l’Italien.
Déjà vainqueur de la deuxième étape à Utrecht (Pays-Bas), l’Américain qui vit en Belgique, à Gand, a confirmé sa progression, à l’âge de 25 ans, dans la hiérarchie du sprint. Le porteur du maillot rouge du classement par points s’est refusé pour autant à toute comparaison à distance avec le Britannique Mark Cavendish, vainqueur de la 1re étape du Tour de Californie : "Je ne sais pas. Chaque sprint est particulier. Je cherche à gagner là où je cours."
Cadel Evans s’est gardé cette fois de disputer le sprint, contrairement à la veille. L’Australien a fait comme Vinokourov, qui a préféré garder ses forces pour la suite du Giro. A commencer par le long parcours de moyenne montagne reliant mercredi Lucera à L’Aquila que le porteur du maillot rose a comparé sur le papier, par la distance (262 km) et le profil, à Liège-Bastogne-Liège, une classique qu’il a enlevée le mois dernier.
"Mon équipe va contrôler", a annoncé le Kazakh, qui bénéficie malgré l’abandon de l’Italien Paolo Tiralongo, d’un entourage plus performant que celui d’Evans. Pour l’Australien, 2e du classement à 1 min 12 sec, la faiblesse de l’équipe BMC représente d’ailleurs un vrai handicap... bien qu’il s’en défende jusqu’à présent.
Les faits, têtus, parlent contre la formation américano-suisse venue sur le Giro sans ses cadres (Hincapie, Burghardt, Kroon). A chaque temps fort de la course, elle a laissé jusqu’à maintenant son chef de file tout seul, à une exception près (Santambrogio) dans les cols.
"Vous serez surpris !", avait promis son directeur sportif John Lelangue en annonçant la composition de son groupe. "Plusieurs coureurs n’ont pas l’expérience d’un grand tour", avait renchéri Evans au départ d’Amsterdam, "mais ils ont la fraîcheur, l’enthousiasme, la détermination". Il faut croire que ces qualités sont loin de suffire à ce niveau.
Mercredi, la plus longue étape du Giro, en forme de montagnes russes dans les Abruzzes, rejoint L’Aquila, dramatiquement frappée par un tremblement de terre en avril 2009. L’arrivée est installée au sommet d’une montée de 1,5 kilomètre (à 7%).