Les médecins libéraux de Mayotte exerceront leur droit de retrait le 30 septembre prochain. Ils comptent faire pression sur le Gouvernement pour lutter contre le phénomène de désert médical.
Une journée sans médecins se profile à Mayotte. Le syndicat des médecins libéraux a réitéré son intention d’exercer le droit de retrait à la fin de ce mois pour protester contre le problème du désert médical, annonce Mayotte Hebdo, précisant que l’ensemble des professionnels de l’île se joindra à la mobilisation du 30 septembre.
Les médecins mahorais maintiennent la pression alors que la sénatrice de Seine Saint-Denis, Aline Archimbault, a remis mardi soir au premier ministre Jean-Marc Ayrault son rapport sur l’accès aux soins des plus démunis, dont font partie les habitants du 101e département.
"En ce qui concerne les professionnels que je représente, nous demandons l’application de plein droit la convention collective du personnel des cabinets médicaux. Nous demandons la mise en place de la carte vitale et de la CMU-C (ndlr : couverture médicale universelle complémentaire, sans aucune dépense à charge, ni avance de frais). En attendant nous demandons à ce que le tiers payant soit reconnu comme une véritable nécessité étant donné la pauvreté de nos patients", devait expliquer il y a quinze jours le docteur Abdéli Ouadah, président du syndicat des médecins.
Le préavis de grève a ainsi été déposé au début du mois à la préfecture et à l’Agence régionale de santé de l’océan Indien. Deux semaines plus tard, le syndicat n’envisage pas de lâcher prise.
"Nous avons rencontré la directrice de l’ARS pas plus tard que lundi et nous pouvons dire que nous bénéficions d’un bon appui local. Mais comme les décisions se prennent à Paris, nous attendons et maintenons notre mouvement", a affirmé le docteur Ouadah mardi soir.
Deux médecins libéraux sur les 17 existants menacent de quitter Mayotte dès la fin de l’année « si les choses ne changent pas », rapporte Mayotte Hebdo, précisant que la grève devrait prendre de l’ampleur au fil des mois suivants. "Nous savons que des choses bougent, mais pas assez vite…" déplore le Dr Abdéli Ouadah.