La dysmorphophobie, appelée également laideur imaginaire, appartient à la grande famille des phobies. Les personnes qui en souffrent n’acceptent pas leur physique et sont noyées dans leurs complexes. Elles se sentent moches et certaines préfèrent même ne pas se montrer en public pour ne pas indisposer les autres par leur « laideur ».
Très souvent, la phobie est liée à des animaux, à des endroits ou encore à des situations. Une personne qui souffre de dysmorphophobie a peur de son propre corps, une peur irraisonnée. Elle porte généralement sur une partie du corps jugée par la personne difforme et anormale : le nez, les mains, les fesses ou encore la corpulence.
Le dysmorphophobique souffre d’une altération inconsciente de l’image de son corps. Il est persuadé que son corps est difforme, et surtout, il s’imagine que les autres ne voient que cela et en parlent dans son dos. En général, les personnes qui en souffrent sont normalement constituées et leurs défauts sont purement imaginaires. Si ce défaut existe vraiment, le complexe qu’il engendre est en tout cas démesuré. Car le dysmorphophobe ne se croit pas laid, il se croit monstrueux, et a peur de faire horreur aux autres.
Les causes de la dysmorphophobie sont encore confuses mais les thérapeutes affirment qu’elle est fondamentalement due à une diminution sévère de l’estime de soi rendant la personne incapable de se sentir belle et attirante. La dysmorphophobie touche en majeure partie les adolescents et entraîne des troubles comportementaux comme la dépression, la timidité ou l’anorexie mentale. Quand le patient reste incompris durant un certain temps, il est fort probable qu’il recourt au suicide.
Comment reconnaître un simple complexe de la dysmorphophobie ? Dès que la personne passe plus de temps dans la salle de bain, devant son miroir ou au contraire fuit son reflet, tente de cacher ses formes quelque peu généreuses à travers des habits plus grands. La comparaison constante à l’autrui doit également alerter. En effet, la personne compare toujours la partie du corps qui lui pose problème avec celle des gens qui l’entourent. Même chose pour les photos de magazines qui sont scrutées avec attention.
La dysmorphophobie est réellement un handicap social dans la mesure où elle empêche la personne de s’épanouir et de croquer la vie à pleines dents. Étant une maladie imaginaire, la solution efficace contre la dysmorphophobie n’est nullement la chirurgie esthétique. L’essentiel est d’aider la personne à retrouver une bonne estime de soi.
Bien que cette maladie demeure peu connue donc peu diagnostiquée, il est évident que le malade a besoin d’assistance. Le mieux, c’est de l’amener chez un psychothérapeute afin qu’il puisse évacuer ses angoisses et sa culpabilité intérieure. La dysmorphophobie est souvent confondue avec d’autres troubles du comportement comme les Troubles Obsessionnels Compulsifs (TOC), la phobie sociale ou le simple complexe.
Pour soigner une telle maladie, les psychothérapeutes recourent souvent à des techniques comme l’hypnose. Il arrive également que les thérapeutes organisent « un groupe de parole » afin que les malades puissent s’exprimer et surtout s’écouter les uns les autres. Les antidépresseurs sont rarement utilisés sauf si la dépression atteint un degré alarmant ou le malade est au bord du suicide.