L’Association Anticor avait saisi en juin le parquet de Paris pour réclamer l’examen concernant la rectitude des comptes de quatre candidats à la présidentielle 2017. La plainte a été classée sans suite.
Dans sa plainte déposée le 14 juin, Anticor dénonçait de possibles "tentatives de détournements de fonds publics", "abus de confiance", "abus de bien sociaux" et violation du principe d’égalité entre les candidats de l’élection présidentielle de 2017. Le parquet de Paris a classé sans suite jeudi la plainte de l’association qui demandait une enquête sur les comptes de campagne d’Emmanuel Macron, Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen.
Après vérification auprès de la Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP), le ministère public a tranché : "les infractions visées n’apparaissent pas constituées". Dans une lettre de 11 pages adressée à l’association, le procureur de la République de Paris François Molins rappelle que "le fait qu’une dépense est réformée en totalité ou en partie ne signifie pas qu’il y a eu fraude". Les éléments transmis par Anticor ne sont "pas de nature à remettre en cause la pertinence de l’analyse réalisée par l’organe de contrôle", note le parquet de Paris.
L’avocat d’Anticor, Me Jérôme Karsenti, estime que le parquet a donné une réponse circonstanciée et a "les atours d’une fausse réponse juridique". "Mais elle s’apparente d’abord à une réponse politique", précise-t-il. Selon l’avocat, le procureur n’a réalisé aucune enquête. "Il ne s’appuie que sur la réponse de la CNCCFP. Mais, problème majeur, cette commission n’a pas les moyens d’investigation", dénonce-t-il.
A noter que, Jean-Luc Mélenchon est toujours visé par une enquête préliminaire sur "certaines de ses dépenses". De même, une soirée électorale d’Emmanuel Macron fait l’objet depuis fin juin d’une enquête à Lyon.